Réalisé par | Carlos Reygadas |
Titre original | Batalia en el Cielo |
Pays de production | Mexique, Belgique, France, Allemagne |
Année | 2004 |
Durée | |
Musique | John Tavener |
Genre | Drame |
Distributeur | looknow |
Acteurs | Marcos Hernández (1), Anapola Mushkadiz, Bertha Ruiz, David Bornstien, Rosalinda Ramirez |
Age légal | 18 ans |
Age suggéré | 18 ans |
N° cinéfeuilles | 504 |
Que certains crient au génie et d'autres au scandale, ce film va en tous cas faire parler de lui. Ne serait-ce pas finalement l'unique préoccupation du réalisateur? Il n'empêche que l'on peut aussi rester de marbre devant l'histoire de cet amour-passion et de cette pseudo-rédemption si peu vraisemblables et de toutes façons difficilement acceptables pour une sensibilité telle que la nôtre.
Georges Blanc
Marcos est chauffeur d'un général, à Mexico. Avec sa femme, il a kidnappé un bébé, mais l'affaire a mal tourné et l'enfant est mort. Voilà ce que l'on apprend après de longues scènes de sexe entre Marcos et Ana, la fille du général en question, qui fait de la prostitution son métier. Culpabilisé et hanté par cette mort, Marcos se confesse à elle avant de sombrer dans le crime et de chercher une forme de rédemption (?) dans un pèlerinage en l'honneur de Notre-Dame de Guadalupa.
Ainsi résumée, l'intrigue laisserait à penser que Batalia en el Cielo se réduit à l'histoire un peu mystique d'un paumé qui va vers la lumière... Ce serait toutefois négliger l'écriture du film, seule originalité de cette réalisation. A sauver peut-être aussi la bande-son, très riche, qui rappelle de façon récurrente la présence hors-champ de la mégapole Mexico.
De Carlos Reygadas on connaissait déjà Japon, tourné en 2002. On sait que le cinéaste mexicain donne toute son importance au temps qui passe - ou qui semble ne pas vouloir passer - ainsi qu'aux espaces, en saisissant les décors et les paysages et, dans la banalité de l'instant, quelques moments englués dans une vie ici assez sordide. Les plans sont étirés, la caméra s'attarde, cherchant paresseusement quelques détails. Mais au-delà? Cette chronique d'un Mexicain déboussolé qui cherche la rédemption par le sexe et la religion n'est pas crédible. Ou alors peu accessible à la sensibilité nord-occidentale.
Présenté à Cannes en 2005, Batalia en el Cielo fait partie de ces films-choc qui peuvent séduire une partie de la critique par leur radicalité. Mais celui de Reygadas est plein de tics d'auteur, bourré de procédés, de collages musicaux en particulier, et ne véhicule finalement qu'un cynisme ennuyeux. Un film qui pourrait passer pour inventif dans la forme, mais à quoi bon s'il n'a vraiment pas grand-chose à dire?
Antoine Rochat
Ancien membre
Nom | Notes |
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Georges Blanc | 2 |
Antoine Rochat | 6 |
Serge Molla | 9 |
Ancien membre | 12 |
Anne-Béatrice Schwab | 14 |