Dernier Samouraï (Le)

Affiche Dernier Samouraï (Le)
Réalisé par Edward Zwick
Pays de production U.S.A.
Année 2003
Durée
Musique Hans Zimmer
Genre Historique, Guerre
Distributeur Warner Bros. France
Acteurs Tony Goldwyn, Tom Cruise, Timothy Spall, Billy Connolly, Ken Watanabe
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 473
Bande annonce (Allociné)

Critique

LE DERNIER SAMOURAÏ, c'est l'occasion de voir Tom Cruise manier le bâton, le sabre et le pistolet. Et de plonger dans les grandes batailles qui opposèrent, dans le Japon de la fin du XIXe, l'ancien monde des samouraïs sur le point de disparaître et le nouveau monde impérial en train de naître.

1876, la Guerre de Sécession vient de se terminer et le capitaine Nathan Algren (Tom Cruise) a perdu ses dernières illusions. Il reste hanté par le souvenir de sanglantes batailles menées contre des Indiens innocents. Durant ces combats, Algren s'est pourtant fait une solide réputation d'instructeur militaire, et le tout jeune empereur Meiji du Japon - qui a entendu parler de lui - l'engage pour former et entraîner sa nouvelle armée, une armée moderne, équipée d'armes à feu, qui doit réduire à néant les dernières poches de résistance des samouraïs récalcitrants. Parmi ceux-ci, Katsumoto (Billy Connolly), un chef charismatique aux mains de qui Algren va d'abord tomber, mais pour lequel il finira par se battre, en changeant de camp et en défendant son hôte, fier guerrier refusant d'être balayé par le vent de l'Histoire. Le film est ainsi le récit d'un homme pris entre deux sociétés, entre deux cultures, et qui tente de retrouver et de redéfinir un certain nombre de valeurs qui devraient lui permettre de vivre.

Spécialiste des films historiques de la fin du XIXe (LEGENDES D'AUTOMNE, GLORY), Edward Zwick a construit LE DERNIER SAMOURAÏ comme une épopée, avec trois ou quatre personnages de premier plan, une tension dramatique savamment entretenue, beaucoup de longues batailles dans lesquelles rien n'est laissé au hasard. Il a choisi la carte de l'action, des grands espaces et du réalisme, et on lui reconnaîtra ici - malgré une violence guerrière récurrente - une mise en scène efficace. Sans atteindre certains sommets (si l'on se réfère aux SEPT SAMOURAÏS ou à RÂN de Kurosawa), Zwick, sur le plan technique, remplit son contrat.

Reste cependant le propos assez décevant d'un film qui aurait pu amorcer une réflexion intéressante sur la fin d'une époque (avec la disparition des Indiens et des samouraïs, avec l'apparition des armes à feu, etc.), sur le choc des cultures (le Japon s'ouvre à l'Occident), mais tout cela reste flou. Le personnage central de Nathan Algren - qui en arrive à basculer dans le camp des samouraïs, à se battre aussi contre quelques-uns de ses propres compatriotes et à tomber amoureux de Taka, la sœur du chef Katsumoto - n'est guère convaincant. La fascination du Japon féodal et du monde shogunal n'explique pas tout et le film garde un côté simpliste. Quant au cinéaste, il paraît aussi marquer ses préférences pour les chevaliers du temps passé, leur code de l'honneur, leur esprit de sacrifice. Mais le film n'est guère porteur d'une véritable idée forte.

Film d'action, sur fond d'occidentalisation du Japon, LE DERNIER SAMOURAÏ fait parfois penser, dans sa structure narrative, dans sa psychologie assez sommaire des personnages et dans son utilisation des décors, au western et à la Conquête de l'Ouest. C'est là à la fois ses qualités et ses limites. Longues chevauchées, affrontements guerriers, déploiement de costumes et d'armes, appel à l'émotion, ampleur de la mise en scène, tout cela ne suffit pas à donner un véritable souffle à ce film qui, au mieux, satisfera les amateurs de grandes batailles et de grands espaces...

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 11