Innocents

Affiche Innocents
Réalisé par Bernardo Bertolucci
Pays de production Grande-Bretagne
Année 1937
Durée
Musique Jack Beaver
Genre Policier, Thriller
Distributeur Carlotta Films
Acteurs Derrick de Marney, Nova Pilbeam, Percy Marmont, Edward Rigby, Mary Clare
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 471

Critique

"Les enfants terribles semblent sollicités. Mais Gilbert Adair n'est pas Jean Cocteau et le décor planté fait renaître Mai 68. Matthew (Michael Pitt), un étudiant étasunien qui passe ses vacances à Paris, fréquente assidûment la cinémathèque. Il y rencontre Isabelle (Eva Green) et son frère Théo (Louis Garrel). Ils sont de vrais jumeaux, unis corps et âmes, et entraînent Matthew dans leurs jeux dangereux, pendant que les parents sont en vacances. Les jours qu'ils vivent ensemble les conduisent à l'âge adulte, tandis que la rue qui explose les rappelle à la réalité. Mais quelle réalité?

Le roman de Gilbert Adair se situe pendant Mai 68. Bertolucci habitait Paris à cette époque. ""Nous vivions tous un rêve éveillé. Cinéma, politique, jazz, rock, sexe, philosophie, drogue, nous étions dans le fusionnel. En surdose permanente, je dévorais tout."" Beaucoup plus tard, découvrant le livre d'Adair, il a voulu le mettre en image, c'est la genèse de THE DREAMERS. ""Il ne s'agit pas tant des événements de 68, des émeutes et de la violence, que de l'esprit qui régnait à l'époque"", précise-t-il.

Le film éparpille beaucoup d'idées fortes pour suivre de plus près celle de la gémellité. Dans un contexte parisien très agité, celle-ci semble en mesure d'épanouir, jusqu'à l'extrême, l'ambiguïté de sa condition. A la fois partie prenante et critique, Matthew est l'arbitre de ces troubles intimes, catalyseur du nécessaire pas en avant. Son personnage est intéressant. Pourtant, malgré plusieurs beaux moments, le scénario manque de rigueur, se perd dans les coulisses des références cinématographiques et fait trop souvent du surplace. Cette complaisance donne du champ à l'image, somptueuse, qui confirme une fois de plus que Bertolucci est un formidable peintre, mais pas un grand conteur."

Geneviève Praplan