Critique
Le titre de ce film chinois dit à la fois cet espoir de milliers de gens de la campagne, venus en ville trouver un travail et une vie meilleure, et l'immense distance entre le rêve de ces migrants et la réalité que la ville leur offre, décevante forcément.
L'un d'eux, encore presque enfant, n'a pour tout travail que celui de porteur, un autre se livre à quelques trafics et, en se mesurant à la mafia locale, y perdra la vie. Une jeune femme sera le jouet des uns et des autres et finalement se retrouvera devant les caméras de télévision, montrée en mauvais exemple dans une émission d'éducation des masses.
En se penchant sur ces phénomènes dont la Chine n'a pas hélas le monopole, le réalisateur, dont c'est là le troisième film (THE DAYS, FROZEN), ne se contente pas de superficialité. Il filme ses personnages en profondeur, révèle par l'image leurs peurs (l'enfant), partage leur amour-propre humilié (la jeune femme), donne l'impression de vouloir les protéger contre eux-mêmes, en particulier contre l'entêtement qui les conduit à leur perte (l'adulte). Finalement, il ne peut que témoigner du mal fait.
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