Critique
Un homme marié découvre la sexualité à 35 ans avec une jeune étrangère. Les habitants du village détruisent leur amour. Interprété et réalisé par Jean-Marc Barr, ce film naïf, et assez laborieux, semble une parodie indigeste de Tennessee Williams.
On reste en effet de marbre devant ce monument glacé et daté du désir version Jean-Marc Barr. Après l'amour et avant la pensée, ce deuxième volet de sa «FreeTrilogy» sur la liberté aborde le thème du sexe. Mais, si le film prétend proposer une réflexion sur le sujet, celle-ci est très sommaire, et d'une naïveté désarmante. En effet, si le scénario demeure crédible et, pourquoi pas, basé sur des faits réels (on serait tenté de le croire au vu de la récente actualité d'Outre-Atlantique), ce vibrant appel à s'affranchir de la morale évoquera surtout, pour le public français, un cinéma pré ou post-soixante-huitard qui n'a plus lieu d'être aujourd'hui. Certes, le thème de la libération et le côté «conte moderne» présentent l'avantage, par rapport à LOVERS (1999), de proposer une atmosphère proche de celle de l'univers des films Dogma (dont Barr se réclame), mais un réel problème de narration vient tout gâter. Car c'est long, étiré, sans grand intérêt... et puis surtout prétentieux. Côté interprétation, Rosanna Arquette est la seule dans cette affaire à nous offrir une touche de sincérité et de crédibilité.
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