Diables (Les)

"On comprend que le nouveau film de Christophe Ruggia (LE GONE DU CHAÂBA) ait obtenu le Grand Prix Cannes Junior 2002. Ciblé jeunes, cousu de gros fil blanc, marqué d'un engagement unilatéral et démagogique, il comprend tous les ressorts faits pour sortir les mouchoirs.

Le démarrage suscite toutes les craintes: caméra sautillante à la manière des frères Dardenne, chasse à l'enfant illustrant la chanson éponyme de Prévert, on s'attend à sortir de la salle les yeux papillotants... Mais le rythme ne tarde pas à s'étirer sur le modèle d'un bon vieux téléfilm.

Autobiographique, de l'aveu du réalisateur, LES DIABLES, comme son nom l'indique, racontent l'histoire de deux jeunes sauvageons, une soeur et un frère abandonnés petits par leurs parents, placés et fugueurs impénitents: la fille, autiste, rêve de retrouver la maison idéalisée de son enfance et pousse son cadet, énergique et résolu, à l'aider dans sa quête. Le récit narre une folle randonnée, version contemporaine et ""hard"" du ""Sans famille"" d'Hector Malot, pimentée de violences diverses, de ""psychologie à Bonzon"", de réquisitoires biaisés contre la société et d'un zeste d'inceste.

Les deux jeunes acteurs sont remarquables, mais il y a trop et, comme disait Talleyrand, sauf erreur: ""Tout ce qui est excessif est insignifiant""..."