Critique
Rêvant de paradis, Jallel le Tunisien débarque en France avec l'espoir de tenter sa chance. De rencontres en rencontres, de foyers en associations, Jallel va cheminer dans le Paris des exclus et, faute de satisfaire ses désirs de fortune, il découvre et partage la solidarité des déshérités et des paumés.
On aurait aimé dire du bien de cette première oeuvre d'un réalisateur issu lui-même de l'immigration. Et l'on est tout près de tomber sous le charme de Sami Bouajila, cet acteur qui dit de son personnage «qu'il subit l'eldorado sur lequel il fantasmait. Ses désillusions le rattrapent. Malgré cela, il garde une vraie noblesse».
Malheureusement, si le prologue laisse augurer d'un film drôle et intelligent, très vite l'accumulation de scènes répétitives, de complaisances et de longueurs enlève toute crédibilité à cette errance sans surprise. De plus, dans son rôle de paumée qui lui sied pourtant bien, Elodie Bouchez parvient à être parfaitement insupportable. Seules quelques embellies poétiques et un excellent Bouajila donnent un certain relief à ce film.
Georges Blanc