Réalisé par | Raoul Ruiz |
Pays de production | France, Belgique |
Année | 2000 |
Durée | |
Musique | Jorge Arriagada |
Genre | Comédie dramatique |
Distributeur | jmhdistributions |
Acteurs | Frédéric Diefenthal, Arielle Dombasle, John Malkovich, Laetitia Casta, Nathalie Boutefeu |
Age légal | 12 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 416 |
Les Ames fortes dernier film du très productif Raoul Ruiz, est l'adaptation du roman éponyme de Jean Giono.
Toute une nuit durant, en 1945, un groupe de femmes évoque avec Thérèse, la plus âgée d'entre elles, le destin ambigu de celle-ci. Thérèse, jeune fille de la campagne, s'était enfuie en ville avec son fiancé Firmin, en 1882, et elle avait découvert tout le pouvoir qu'elle pouvait exercer sur les autres. Thérèse va rencontrer alors une autre ""âme forte"", l'élégante et mystérieuse Madame Numance, bienfaitrice de la ville, avec laquelle elle se livrera à un combat ambigu de générosité et d'amour. Bien des événements interviendront dans ce jeu assez trouble que mène Thérèse...
Au fil de cette nuit de récits de 1945 se dessine l'histoire d'une vie. Mais pourra-t-on jamais savoir la vérité sur Thérèse? On connaît le goût prononcé de Raoul Ruiz pour l'étrange et l'insolite: Les Ames fortes n'échappent pas à ce refus de la psychologie, et à cette description des êtres qui apparaît extérieure aux événements. Ce qui a sans doute intéressé le cinéaste, ce sont ces gens que Giono décrit comme "graves, secrets, très timides. Secrets surtout". Au centre du film comme au centre du roman se trouve ce questionnement sur la notion de vérité. Les vieilles femmes, tout au long de leur veillée, veulent reconstruire ensemble la réalité des faits passés, sans y parvenir. C'est, comme dit Giono, "le vrai et le faux comme chiens autour d'un paquet d'os".
La démarche du réalisateur est intéressante, mais le spectateur est souvent en décalage avec ce type de narration distanciée où les images (très belles de Haute Provence) ont finalement plus d'importance que les gens. D'où cette impression que les personnages du film flottent un peu et que les comédiens se refusent à assumer, dans leur chair, leurs rôles. Quelques personnages sont plus crédibles que d'autres, gardant cette part de mystère qui fait qu'on les suit et qu'on s'y attache. Mais celui de Thérèse (Laetitia Casta) reste lisse, inapprochable, inexplicable. Ce qui est probablement voulu, mais le spectateur se sent frustré.
Antoine Rochat
Nom | Notes |
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Antoine Rochat | 11 |
Ancien membre | 12 |
Geneviève Praplan | 8 |