Critique
«Pas pire» ne cesse de répéter Jacques Villeret, le héros de cette comédie, quand on lui demande si tout va bien. «Pas pire» pouvons-nous écrire de ce film si on le compare à d'autres de la même veine. Car, durant le premier quart d'heure, on pouvait craindre le pire. Une fois de plus le monde paysan y est caricaturé de belle façon. Villeret crasseux au milieu de ses chèvres. Balasko toujours aussi vulgaire.
Inspiré de LA POISON de Sacha Guitry, dans lequel Michel Simon incarnait un personnage cynique, UN CRIME AU PARADIS garde un peu le style du cinéma d'Avant-Guerre. Jean Becker a toutefois réussi à se démarquer du sujet original avec l'aide de Sébastien Japrisot auquel on doit des dialogues assez réussis, en particulier avec l'arrivée de Dussolier en avocat retors.
Cette comédie parfaitement immorale qui se moque gaillardement de la justice dans le contexte d'un drame conjugal et rural se laisse regarder. Il y a de bons moments. Surtout celui qui nous débarrasse de l'insupportable Lulu, une Balasko plus vraie que nature.
Maurice Terrail