André le magnifique

Ils se sont mis à huit - mais pas forcément en quatre - pour écrire le scénario de ce premier long métrage tiré d'une pièce de théâtre qui a glané quelques molières en 1998. Résultat: une sorte de comédie ethno-bouseuse un peu gauche (pas toujours volontairement).

Dans un village qui pourrait s'appeler Trifouilly-les-Oies, une vieille salle de théâtre attend sa résurrection. Grâce à quelques très amateurs locaux, la scène poussièreuse va revivre par la célébration des exploits d'un chevalier enfant du pays. Par train et tortillard, par micheline et autocar, un "grand" acteur vient de Paris et découvre les ""charmes"" d'une rusticité parfumée d'ail, de bennes à ordures et autres flatulences. Le texte subit des coupures qui font mal à son auteur, l'héroïne récite son rôle avec application, l'éclairagiste-régisseur-homme à tout faire se déguise en ours aussi effrayant que Colargol, le souffleur semble friser la débilité mentale - mais c'est lui qui sauvera le spectacle.

Quand un certain parisianisme tourne en bourrique l'amateurisme de gens simples, cela donne un brouet épais et indigeste. Voilà déjà des décennies, avec "Les quatre doigts et le pouce", René Morax avait réussi une satire du théâtre villageois autrement plus fine et spirituelle.