Critique
Pour s'aimer, il faut être deux. Pour se quitter, un seul suffit! Ainsi commence le résumé du synopsis. SEXES TRES OPPOSES est une comédie légère, non dépourvue d'humour et d'une facture originale. Elle est servie sous la forme d'une série d'interviewes dont les propos sont mis en scène au fil des besoins. Le film balance donc du rythme d'un documentaire à celui de la fiction, le premier calmant l'éventuelle tension du second et lui donnant une allure d'authenticité.
Le contenu du film se concentre sur la relation amoureuse de huit couples, depuis leur rencontre jusqu'à leur rupture. A chaque partenaire est offerte l'opportunité de s'expliquer, de se justifier librement dans l'interview. Défilent ainsi une succession de caractères, légers, amusants, révélateurs chacun à sa manière des problèmes qui font chavirer les unions. Voilà. Si l'on en reste à l'esprit de cette comédie, abrégeons en rappelant que c'est encore l'été, et que SEXES TRES OPPOSES y joue correctement son rôle de divertissement agréable.
Toutefois, posons trois points de suspension, au moment de classer le film dans la production française. Celle-ci semble particulièrement obsédée par les histoires d'amour qui se font, se défont, se refont, tantôt après avoir tergiversé interminablement, tantôt après s'être jeté sur le coeur et le corps de l'être désiré. Le nombre de films de ce genre, que des réalisateurs français ajoutent au catalogue finit par désespérer. Ne sait-on plus rien de la patience d'approcher, de découvrir, de connaître, d'écouter son partenaire? Est-il encore possible d'aimer? Faut-il vraiment se contenter de ces jeux, amusants sans doute, mais terriblement gaspilleurs d'humanité? Si l'exception confirme la règle, restons à l'exception avec deux oeuvres remarquables. INTIMITE de Patrice Chéreau en 2001, et cet été, MARIE-JO ET SES DEUX AMOURS de Robert Guédiguian ont su, eux, explorer l'infinie gravité du sentiment amoureux.
Geneviève Praplan
