Monique

Affiche Monique
Réalisé par Valérie Guignabodet
Pays de production France
Année 2002
Durée
Musique Eric Neveux
Genre Comédie, Romance
Distributeur Pan Européenne Edition
Acteurs Marianne Denicourt, Albert Dupontel, Philippe Uchan, Marina Tomé, Sophie Mounicot
Age légal 14 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 442
Bande annonce (Allociné)

Critique

Il n'est pas facile de vivre en couple. Le cinéma français ne cesse de le répéter, avec plus ou moins de bonheur, plutôt moins à vrai dire. Mais voici MONIQUE, premier film de Valérie Guignabodet, qui, à quelques faiblesses près, réussit à creuser en dessous de l'épiderme et réalise une comédie originale, aussi drôle que cruelle.

Alex (Albert Dupontel) et Claire (Marianne Denicourt) sont mariés depuis de longues années. Il a renoncé à parler, la discussion n'est plus possible. Elle décide de le quitter pour son professeur de sculpture. La rupture ne touche guère Alex qui, depuis peu, est totalement absorbé par le nouveau personnage entré dans sa vie. C'est Monique, une poupée en silicone moulé, commandée par le biais d'Internet. Magnifique, silencieuse, disponible, toujours contente, elle va réveiller l'intérêt chez l'époux déçu et le faire évoluer du désir sexuel au désir de vivre.

Le paysage de cette comédie est bien celui de la société contemporaine, gorgée du besoin de paraître et de réussir. La poupée Monique, moulée en femme idéale, en est le symbole. Ni les hommes qui la veulent dans leur lit, ni les femmes qui tentent de lui ressembler, ni même les fillettes qu'elle renvoie à leur Barbie ne peuvent s'empêcher d'en être fascinés. Monique est le rêve secret de l'humanité occidentale, celui dont profite la publicité pour appâter les consommateurs de tout genre, celui qui domine l'imagerie de Hollywood et lui assure son succès, celui qu'avait magistralement démonté David Cronenberg dans CRASH.

Valérie Guignabodet le signifie à travers des personnages qu'elle caricature juste comme il faut. Leur côté farce est contrebalancé par le tragique de leur condition, toujours à fleur de geste, à fleur de mot. Elle les éclabousse de peinture rose comme l'érotisme: qu'est-ce qui fait courir le monde à part l'argent et le pouvoir? Et tout le monde tombe dans le piège de sa propre comédie. Au service de la démonstration, les images et le montage sont inventifs, la mise en scène est agréable et la bande son tient bien son rôle complémentaire. Mais MONIQUE souffre de sa fin. Pris dans l'enthousiasme de son propos, il s'embrouille au moment de conclure et se trompe de sortie.

Geneviève Praplan