Critique
Une famille éclatée. Elle s'est remariée, lui vit seul dans une maison délabrée au bord d'une falaise. Leur fils de 16 ans est en crise et vit très mal sa révolte existentielle. Pendant deux heures, le cinéaste new-yorkais fait évoluer ses personnages dans un petit microcosme. On y découvre des voisins, un nouveau mari quelque peu étrange, des copains et une copine. Il y a des drames, de l'humour un peu vaudevillesque et des symboles faciles à décrypter. Tous ces gens sont touchants dans leur soif d'amour et leur besoin de stabilité dans un univers où tout bouge. Winkler se livre à une psychanalyse de groupe. La reconstruction de la vieille maison est à l'image d'un pays qui cherche à se reconstruire, y compris et surtout dans ses cellules familiales.
Ce film n'échappe pas à un petit côté mélo, sans qu'il soit trop larmoyant. La relation de l'adolescent en crise avec son père est intéressante. Cela sonne juste et c'est une des qualités de cette œuvre qui aurait gagné à être écourtée. Mais il faut aussi dire que les deux comédiens principaux, Kristin Scott Thomas et Kevin Kline, sont remarquables et donnent crédibilité à une histoire quelque peu convenue et à une réalisation très conventionnelle.
Maurice Terrail
