Beijing Bicycle

Affiche Beijing Bicycle
Réalisé par Wang Xiaoshuai
Pays de production Chine, France, Taïwan
Année 2000
Durée
Musique Wang Feng
Genre Drame
Distributeur trigonfilm
Acteurs Zhou Xun, Cui Lin, Li Bin, Yuanyuan Gao, Shuang Li
Age légal 12 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 440
Bande annonce (Allociné)

Critique

Cette fiction alerte, rigoureuse et originale lance un clin d'œil chinois, moderne et "en roue libre" au Voleur de bicyclette de De Sica. Ours d'argent, Grand Prix du jury et Prix du meilleur jeune acteur au Festival de Berlin 2001.

Guei, de la campagne, est venu s'établir à Pékin. Il a 16 ans. Pour lui, le vélo que son employeur lui remet, lui proposant de travailler durement pour l'acquérir, est un objet vital. Sans lui, plus de travail (il est coursier dans une entreprise de transport exprès), plus de moyens de vivre, plus non plus de reconnaissance sociale. Arrive l'événement presque attendu: Guei se fait faucher sa bécane.

Jian est issu d'une famille modeste de Pékin. Pour lui - et ses proches - acquérir un vélo représente une grosse dépense, qui attendra encore un peu puisque la cadette de la famille va entrer dans une nouvelle école. Lassé de cette attente, impatient de pouvoir frimer devant ses copains et sa petite amie, Jian vole de l'argent à son père et s'achète un splendide vélo au marché aux puces.

Tout se tisse à partir de ce fait divers insignifiant, placé sur un damier aux lignes précises (les vieux quartiers bas de Pékin, les impressionnants buildings des nouvelles rues; l'étudiant pauvre mais bien intégré de la ville et le jeune travailleur tout juste sorti des champs). Les deux adolescents vont se rencontrer, se détester, se battre, parlementer, trouver un compromis.

L'intérêt du film réside dans l'agilité du scénario qui se déploie par petits bonds surprenants, bousculant nos préjugés et peignant au passage le portrait d'une société chinoise en profonde mutation. L'originalité des images donne au récit une belle saveur. Wang Xiaoshuai a opté pour un tournage "officieux", plus risqué, négociant ses autorisations de tournage sur le terrain avec les associations de quartier. Un tournage officiel, avec ses autorisations impossibles à obtenir, aurait sans aucun doute ôté au récit toute sa fraîcheur.

Trois éléments que les Occidentaux que nous sommes doivent garder en tête pour mieux entrer dans le sujet: le contraste beaucoup plus accentué là-bas entre la ville - supposée riche et évoluée - et la campagne, déconsidérée et effectivement très pauvre. Deuxième élément: la valeur variable que représente le vélo, emblème national. Avant que la Chine ne s'ouvre au monde, le standing d'une famille s'évaluait selon qu'elle possédait ""quatre grands"" signes: une montre, une machine à coudre, une radio et un vélo.

Aujourd'hui, ces "quatre grands" ne sont plus les mêmes. Le vélo - tout en gardant son prestige - est peu à peu devenu la marque d'un manque de moyens. Enfin, la gigantesque toile de fond - Pékin - ne fait que s'ouvrir à l'économie de marché. Nos yeux, habitués à cet éclairage économique, décèlent moins directement le changement fou qui saisit la société chinoise.

Ancien membre

Appréciations

Nom Notes
Ancien membre 14
Georges Blanc 14
Daniel Grivel 12
Geneviève Praplan 18
Antoine Rochat 13