Une pure coïncidence

Affiche Une pure coïncidence
Réalisé par Romain Goupil
Pays de production France
Année 2001
Durée
Genre Documentaire
Distributeur Les Films du Losange
Acteurs Romain Goupil, Nicolas Minkowski, Olivier Martin, Alain Cyroulnik, Jean-Baptiste Poirot
Age légal 12 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 438
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Issu de la vague de mai 68, Romain Goupil est un grand gamin qui n'a jamais grandi. Ses films s'en ressentent et sont autant de farces à savourer. Son dernier-né, UNE PURE COÏNCIDENCE, ressemble à un sandwich un peu trop garni. On a du mal à l'attaquer au début, mais une fois les débordements digérés, on peut se délecter de ce qu'on trouve à l'intérieur.

Armé d'une petite caméra digitale, Goupil filme ses cinq potes de toujours, de manifestations antimondialisation en parties de pocker. La caméra tremblote, bouge, bascule, change de mains, passe dans celles de Tonie Marshall ou Pascale Ferran. Tout y défile: considérations sur le temps qui passe, repas familiaux, blagues entre amis. Non mais, où veut-il en venir l'ami Goupil avec ses discours d'intellectuel de gauche? Et puis au fil d'une conversation, entre deux images mal cadrées, le propos du film tombe enfin. Romain Goupil parraine un réfugié politique et apprend qu'un réseau de trafic humain passe par une agence de change en plein coeur de Paris! Les six compères décident de s'en mêler: et c'est parti pour une heure de complot, trucage de poussette ou de canette, de micros dissimulés ou de planque dans une camionnette pour savoir ce qui se trame dans ce bureau de change qui n'en est pas un.

Comme des pros, les six lascars organisent une filature d'enfer pour coincer ceux qui ont organisé ce réseau. Rien ne nous est épargné: les blagues salaces entre mecs, les répétitions de l'assaut final ou les essayages de costume. Et c'est tant mieux! L'humour est au rendez-vous de toutes les scènes jusqu'au final, véritable perle du non-sens.

Goupil signe ici un petit film entre amis qui se savoure exactement de la même façon.



Laurence Hottart





Ils sont une bande d'amis, anciens étudiants militants des pavés de soixante-huit. Ils n'ont pas abandonnés la politique qu'ils font à leur façon, s'occupant aujourd'hui d'autres causes, comme celle des sans-papiers. Lorsque l'un d'eux est informé d'un rackett organisé sur le dos des travailleurs clandestins, ils s'interrogent sur la manière d'intervenir. Elle sera le prétexte d'un film, tournée avec une caméra numérique, pour le plaisir de filmer, de défendre les faibles, de se retrouver entre copains.

Ce sont toutes ces raisons et d'autres plus accessoires qui portent la caméra de Romain Goupil. UNE PURE COÏNCIDENCE prend l'allure d'un film policier, surveillances, élaboration d'hypothèses, réflexion sur la conduite à adopter. Sauf que ce sont des amis qui enquêtent jusqu'à provoquer le démentèlement du réseau de passeurs. ""Le Club des Cinq"" en quelque sorte. L'intention est bonne, sans doute. Est-elle utile? C'est moins sûr. La démarche des copains apparaît comme l'occasion de rappeler les bons souvenirs, tout le monde s'amuse beaucoup, mais dans quel but cinématographique? Sur le fond, le projet reste anecdotique malgré son enjeu. On ne sait ni si les faits ont réellement eu lieu, ni surtout ce que le réalisateur veut faire croire à son public. Quant à la forme, outre que les images fixées par la caméra numérique font décidément bien mal aux yeux, le style du filmage est celui de l'amateur, sans que ce parti pris n'apporte quoi que ce soit à la réalisation.



Geneviève Praplan"

Ancien membre