Critique
Alors qu'une femme part en transport en commun à son travail à la chaîne dans une usine alimentaire, une autre se réveille dans sa cellule de prison. Amies séparées à cause d'un conflit social qui a mal tourné.
Premier long métrage d'une réalisatrice belge qui connaît bien le milieu carcéral pour y avoir organisé des stages de théâtre: Bénédicte Liénard traite de façon réaliste un sujet qu'elle maîtrise à l'évidence. Tant dans l'usine que dans la prison, elle filme sans concession toutes les femmes de manière très humaine, sans chercher à les dévaloriser ou les magnifier. Elles sont ainsi mises en scène sans artifice, avec leurs malheurs, leurs tristesses, leurs combats et leurs petits bonheurs.
Bénédicte Liénard attache beaucoup d'importance à la forme. La lumière révèle les visages dans toute leur crudité, blafards et cernés, les protagonistes se déplacent dans des couloirs interminables, froids et délimités par les chaînes de manutention et les barreaux des portes métalliques. On pense à ROSETTA et surtout aux films de Bruno Dumont comme L'HUMANITE dont on retrouve l'actrice principale. Mais à force de formalisme, le spectateur risque de rester extérieur à tout ce malheur, plus morbide que touchant.
Un film sombre, difficile, monolithique, mais de qualité tant la forme se révèle en adéquation à son sujet.
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