Réalisé par | Sije Dai |
Pays de production | Chine, France |
Année | 2001 |
Durée | |
Genre | Comédie dramatique |
Distributeur | filmcoopi |
Acteurs | Zhou Xun, Kun Chen, Liu Ye, Suang Bao Wang, Xu Zu |
Age légal | 7 ans |
Age suggéré | 12 ans |
N° cinéfeuilles | 438 |
La Chine de la Révolution culturelle, au début des années 70. Rééduquer les intellectuels en les faisant travailler chez les paysans pour les mettre au contact avec la dure réalité des choses, telle était alors la politique de Mao. Deux jeunes adolescents, Luo et Ma, fils d'intellectuels appartenant au milieu médical et scientifique, et à ce titre considérés par l'appareil du parti comme des ""ennemis du peuple"" notoires sont envoyés en rééducation aux confins du Tibet. Décors sauvages et grandioses de pics montagneux, escaliers de pierre qui se perdent dans les nuages, lac et village avec ses habitants rustres, frustes, illettrés, à l'image de leur chef.
Le très beau récit du cinéaste chinois Sije Dai, largement autobiographique puisqu'il a été lui-même envoyé en rééducation dans le Sichuan de 1971 à 1974, est une adaptation du roman éponyme qu'il a écrit et qui a été tout récemment un best-seller en France.
Balzac et la petite tailleuse chinoise, deuxième film (après Chine ma douleur, 1989) de Sije Dai, s'articule autour de l'existence de Luo et de Ma, et de celle d'une petite tailleuse illettrée qui croisera les deux exilés le temps de leur rééducation politique. Le récit, riche et complexe, maintient un intérêt constant: au-delà d'une histoire d'amour qui emprunte parfois les chemins d'un Jules et Jim chinois, au-delà aussi de l'évocation de toute une région magnifique, mais sinistrée et condamnée à disparaître sous les eaux libérées du grand barrage des Trois Gorges, il y a là un formidable hommage à la littérature, à la puissance magique et évocatrice des mots.
Antoine Rochat
Dans le début des années septante, la Chine ploie sous la dictature maoïste. Le Grand Timonier rééduque les intellectuels en leur faisant découvrir par le concret la dure réalité paysanne. Luo et Ma, fils de médecins et de scientifiques, sont des ""ennemis du peuple"". Ils sont envoyés dans une région perdue, aux confins du Tibet. Dès leur arrivée au milieu d'une population rustre mais avide de savoir, ils apprennent à contourner la difficulté. Ma peut garder son violon parce qu'il joue une sonate intitulée ""Mozart pense à Mao"". Devenue leur amie, la jeune tailleuse du village voisin leur indique l'endroit où se cachent des livres étrangers. Dès lors, Balzac, Dumas ou Dostoïevski mettent du baume sur les travaux forcés.
Dai Sijie, le réalisateur de Balzac et la petite tailleuse chinoise est aussi l'auteur du roman qui inspire le scénario. Le livre, paru chez Gallimard, a été un succès de librairie. Attachant, poétique, il manquait toutefois de force pour évoquer la cruauté du régime. Le film tombe dans la même lacune. Les péripéties de Luo, Ma et de la petite tailleuse, si charmantes soient-elles, ressemblent plus à un camp de vacances des années cinquante qu'à la rééducation communiste. En revanche, Dai Sijie met en avant la soif de connaissances et il le fait de façon très douce. Son récit, en partie autobiographique, devient une belle histoire pour les enfants. Le film possède une qualité non négligeable, la beauté des images. Tourné dans l'une des régions englouties par le barrage des Trois Gorges, il a le mérite de montrer ces régions troublantes de beauté qui, peu à peu, disparaissent pour toujours du paysage chinois.
Geneviève Praplan
Ancien membre
Nom | Notes |
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Antoine Rochat | 12 |
Geneviève Praplan | 12 |
Georges Blanc | 13 |
Ancien membre | 15 |