Drone

Affiche Drone
Réalisé par Simon Bouisson
Pays de production France
Année 2024
Durée
Musique Paul Sabin
Genre Thriller
Distributeur Praesens-Film
Acteurs Cédric Kahn, Marion Barbeau, Stefan Crepon, Eugénie Derouand
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 930

Critique

Avec son premier long métrage, Simon Bouisson continue à explorer une thématique qui lui tient à cœur: la technologie et ses dérives. Si cet aspect est efficacement traité, malgré un final raté, le film ne parvient pas à convaincre sur les autres plans.

Fraîchement arrivée à Paris pour y suivre un prestigieux cursus d’architecture, Émilie (Marion Barbeau) vogue entre vie sociale timide, projet estudiantin audacieux et carrière plus ou moins fructueuse de «camgirl». Bientôt, pour couronner le tout, un drone se met à l’espionner, campé à sa fenêtre toutes les nuits. Se montrant d’abord plutôt bienveillant, le robot volant fait ensuite preuve d’un comportement de plus en plus menaçant et manipulateur. Qui se cache derrière cet œil mécanique, et que veut cette personne à Émilie?

À une époque où nous partageons une part toujours plus grande de notre vie sur internet et les réseaux sociaux, Drone questionne notre relation au virtuel, ce que nous révélons de nous en ligne. Habituée par son activité de «camgirl» (qui consiste à exposer son corps sur la toile de manière sexuellement explicite pour gagner de l’argent) à être scrutée par des inconnus, Émilie ne s’inquiète pas immédiatement de la présence du drone. Ce n’est qu’une fois trop tard, qu’une fois prise au piège, qu’elle se rend véritablement compte de sa dangerosité. Cela peut refléter notre manque de méfiance envers internet. Ce dernier est devenu un élément si indissociable de notre quotidien qu’on le considère à tort comme inoffensif, jusqu’au jour où l’on découvre à nos dépens sa face obscure. Cet enjeu est traité habilement par la réalisation; malheureusement, celle-ci s’effiloche au fil du film pour perdre en efficacité.

Le film aborde également la question toujours épineuse de la masculinité toxique, mais le fait de manière parfois poussive, se perdant dans des sous-intrigues n’apportant pas grand-chose. C’est d’ailleurs une critique qu’on peut lui adresser plus généralement: si le récit démarre sur les chapeaux de roues, il s’essouffle assez vite, se montrant artificiellement sulfureux, et éclate dans une révélation qui se veut choquante, mais qui tombe finalement à plat. Le long métrage n’exploite pas non plus le parallèle entre le voyeurisme du drone et celui des spectatrices et spectateurs dans la salle, à l’exception de la séquence d’ouverture, très percutante. Sorte de bon épisode de Black Mirror qu’on aurait trop étiré, Drone aurait mérité d’être plus resserré pour maintenir cette sensation tout du long.

Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 12