Borderlands

Affiche Borderlands
Réalisé par Eli Roth
Pays de production États-Unis
Année 2024
Durée
Musique Steve Jablonsky
Genre Action, Science-Fiction
Acteurs Cate Blanchett, Gina Gershon, Ariana Greenblatt, Bobby Lee, Kevin Harr
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 926

Critique

À force d’empiler toutes les esthétiques à la mode du blockbuster américain, Borderlands se vautre dans une mélasse filmique impersonnelle et vaine.

L’œil, aiguisé ou non, reconnaîtra facilement les influences qui jalonnent la 9ème œuvre d’Eli Roth. On y trouvera du Mad Max dans ses décors désertiques, arènes de courses poursuites mécanophiles testostéronnées ; du Star Wars dans la charpente scénaristique intergalactique sertie de la figure au combien originale de l’élu dépositaire de capacités insoupçonnées ; du Blade Runner dans les touches « cyberpunks » de certains de ses costumes et design. On pense évidemment au jeu vidéo – le film est d’ailleurs adapté d’une saga vidéoludique éponyme – et Lilith, interprétée par Cate Blanchett, semble sortir tout droit de Cyberpunk 2077. Quant à la figure du chasseur de primes, elle nous vient évidemment du western.

Un tel agrégat de références transtemporelles planétairement connues semble injustifiable s’il ne produit rien d’autre qu’une signalétique superficielle et creuse – comme c’est le cas ici. Il condamne alors le métrage à être une sorte de petit train touristique qui nous balade d’un univers graphique à un autre. Une question alors se pose : est-ce bien cela que l’on attend du cinéma, quelque « de divertissement » qu’il soit ?

Une réponse affirmative à cette question me semble ici impossible à tenir, dans la mesure où le film empiète précisément par son gloubi-boulga intertextuel sur son caractère ludique et divertissant. Sa forme en devient en effet empesée, balourde, sans n’avoir jamais l’innocence nécessaire à l’amusement. Son regard cynique est le même que celui des pires superproductions Marvel

Inutile donc de chercher dans Borderlands la puissance opératique d’un Mad Max. Ici les grandes envolées d’action ne se déploient jamais totalement, gênées par une musique envahissante et un sur-découpage frénétique et pénible. Enfin, accumulant les lieux communs scénaristiques, le film est condamné à un manque criant de subtilité dans son écriture et particulièrement dans ses dialogues. Tout y est surligné, appuyé. Le but est simple : ne surtout pas perdre le spectateur. Ainsi, rien n’est jamais opaque : tout est au contraire d’une clarté infantilisante. On préférera à cette dernière la clarté naturelle que l’on gagne en sortant de la salle de cinéma…


Tobias Sarrasin

Appréciations

Nom Notes
Tobias Sarrasin 5