Sans un bruit: Jour 1

Affiche Sans un bruit: Jour 1
Réalisé par Michael Sarnoski
Titre original A QUIET PLACE: DAY ONE
Pays de production États-Unis
Année 2024
Durée
Musique Alexis Grapsas
Genre Horreur
Distributeur Warner Bros.
Acteurs Djimon Hounsou, Lupita Nyong'o, Alex Wolff, Eliane Umuhire, Joseph Quinn
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 925

Critique

Après avoir exploré une ferme et un village insulaire, les monstres à l’ouïe ultrafine créés par John Krasinski investissent l’île de Manhattan. Cette fois-ci, Michael Sarnoski est en charge de la réalisation (John toujours à l’écriture). Après un deuxième épisode souffrant d’un manque d’innovations, ce troisième opus offrira-t-il un nouveau souffle à une saga qui semble déjà s’éteindre?

Lupita Nyong’o incarne Samira qui se retrouve à New York au moment de l’invasion extraterrestre déjà présentée dans Sans un bruit 2 au sein d’une petite bourgade américaine. Cette longue séquence d’introduction résume à elle seule la schizophrénie du film. Régulièrement, le point de vue sur la diégèse et ses personnages oscille entre le micro-intimiste et le macro-urbain. La caméra suit autant Samira et son binôme à fleur de peau qu’elle ne présente quelques (rares) plans larges des créatures qui escaladent les murs des bâtisses. Ce vacillement ne permet pas au long métrage de choisir un camp et de travailler l’impact spectatoriel: l’œuvre rappelle aussi bien la réalisation de Sans un bruit que celle de Cloverfield (2008). Le film de Matt Reeves a su filmer la destruction processuelle d’une ville. Sans un bruit: Jour 1 l’anéantit en quelques plans poussiéreux. En outre, plusieurs opportunités contextuelles stimulantes s’offrent à la mise en scène: un métro, une banque ou encore un théâtre. La construction de ces séquences à suspense est, malheureusement, terriblement décevante.

Le métrage s’enfonce dans un des problèmes majeurs de la saga: la cohérence du récit. Une fois que le public a compris que les créatures sont ultrasensibles aux bruits, l’objectif est de rester fidèle à ce principe. Chose que le film peine à respecter, en particulier si on pense au chat qui accompagne Samira durant toute l’œuvre, et qui aurait pu être un déclencheur de séquences horrifiques stimulantes. Au contraire, celles-ci se déroulent de manière surprenamment attendue, notamment lors de l’épilogue. Pour un troisième opus, il aurait été intéressant, soit d’avoir plus d’informations sur ces êtres célestes, soit de proposer une mise en scène plus novatrice. La sensation du souffle de John Krasinski sur le cou de Michael Sarnoski est donc forte, très forte. À croire qu’il a été un simple exécutant d’une commande de Platinum Dunes et de la Paramount.

Sans un bruit se veut être une série de films d’invasion et de suspense accessible. Ni trop violente, ni trop racoleuse, l’investissement satisfait généralement le porte-monnaie de l’audimat. Néanmoins, sans renouveler la formule, comment pouvoir continuer à attirer un public qui connaît par cœur ces scènes de tension? Plus proche de la saga Alien et de leur incapacité à offrir d’autres contextes qu’une invasion dans des lieux fermés, Sans un bruit: Jour 1 propose ainsi un canevas osé dans une structure qui se repose sur de l’acquis.

Julien Norberg

Appréciations

Nom Notes
Julien Norberg 10