Marcello Mio

Affiche Marcello Mio
Réalisé par Christophe Honoré
Pays de production France, Italie
Année 2024
Durée
Musique Alex Beaupain
Genre Fiction, Drame
Distributeur Frenetic
Acteurs Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Nicole Garcia, Fabrice Luchini, Benjamin Biolay
Age légal 8 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 923

Critique

Marcello Mio est le 16e long métrage du réalisateur et metteur en scène Christophe Honoré, sélectionné au 77e Festival de Cannes en Compétition officielle. En vedette: Chiara Mastroianni, actrice fétiche du réalisateur. Le résultat est cependant très plat, faisant volontiers étalage des relations du casting plutôt que d’engager un véritable discours avec le sujet principal: la traversée existentielle d’une enfant de la balle.

Chiara a 45 ans de métier en tant qu’actrice et comédienne, son jeu est rodé, au même titre que son réseau. La fille des acteurs Catherine Deneuve et Marcello Mastroianni se remet pourtant en question lors d’une audition où elle donne la réplique à Fabrice Luchini, devant la réalisatrice Nicole Garcia. Un commentaire de cette dernière la déstabilise: «Peux-tu jouer moins Deneuve et plus Mastroianni?» À la suite de quoi, Chiara décide de se travestir en son père, monstre du cinéma des années 1960, et de poursuivre sa routine en costume trois-pièces. Ainsi, Mastroianni parle désormais majoritairement en italien, adoptant les mimiques et habitudes de son paternel; ce qui suscite curiosité, interrogation voire inquiétude dans son entourage. Luchini souhaite l’épauler dans cette introspection déguisée, accompagné de Benjamin Biolay, compagnon de Chiara à l’écran mais ancien dans la vraie vie. La fausse comédie se termine sur une note heureuse aux abords d’une plage italienne, réunissant le casting au complet, où Deneuve, dans un moment d’égarement, embrasse sa fille en la prenant pour son père. Voilà. En guise de plan final, le groupe se jette dans l’eau salée pour barboter en amorçant le générique. Voilà voilà. Les noms s’enchaînent à l’écran comme sur une couverture de tabloïd, mimant une hypothétique fiction où Chiara Mastroianni semble s’interpréter dans une réalité parallèle, sans grande conviction. Le star-système français défile à l’écran comme sur la Croisette: en grande pompe, faisant parfois preuve d’extravagance, mais rarement de profondeur. Il en résulte une narration très appauvrie, jouant sur le «name dropping» sans intention plus étayée ou double discours. Naviguant légèrement sur l’énergie du style drag/queer sans franchement l’affirmer, Marcello Mio n’est pas à la hauteur des acteurs qui le portent, ne rendant hommage ni aux capacités de chacun ni à l’histoire du cinéma. On ne peut que constater les affres du mythique festival pourtant si riche et incroyable: suffirait-il de présenter un casting déjà établi, dont la moyenne d’âge avoisine les 58 ans, et de bénéficier du soutien de la maison de couture Chanel, pour accéder à la Compétition officielle?


Emilie Fradella

Appréciations

Nom Notes
Emilie Fradella 7