Le Deuxième acte

Il semblerait que le synopsis consiste en David (Louis Garrel) qui demande à son ami Willy (Raphaël Quenard) de sortir avec Florence (Léa Seydoux) à sa place, car elle ne l’attire pas. Puis, tous les personnages se retrouvent dans une sorte de restoroute au milieu de nulle part et font la connaissance de Guillaume (Vincent Lindon), le père de Florence. Ce scénario simpliste et brouillon qui évolue difficilement se veut être une satire de l’industrie du cinéma, et tout particulièrement de la comédie française traditionnelle, bien essayé?

C’est un film incongru de la part du réalisateur, mais avant tout décevant. En effet, on s’attendait à mieux de Quentin Dupieux vis-à-vis de son humour fin et réfléchi auquel ce dernier nous a habitués. L’ensemble est vide et ennuyant, tendant à l’indigeste. Si Le Deuxième acte était une éolienne, il alimenterait en électricité tout le canton de Vaud - car il brasse beaucoup d’air. Dupieux lui-même refusait toute interview promotionnelle en avançant: «J’ai envie de me taire», les personnages de son film ne sachant le faire, c’est certainement une bonne idée de ne pas en dire plus.

L’œuvre est une mise en abyme complète. Les adresses spectatorielles deviennent cependant lourdes sur la longueur, mais, comme le verbalise le personnage joué par Raphaël Quenard: «Les spectateurs ne paient pas pour s’ennuyer», rappelant ainsi son propre rôle dans Yannick (2023). Suivez donc ses dires et ne payez pas une place de cinéma, vous allez inévitablement vous ennuyer. La réalisation reste excellente, les plans et les décors sont fidèles à la patte du réalisateur. Pourtant, si ce n’était pas Quentin Dupieux qui avait réalisé ce film, je serais partie au bout de quinze minutes. Je ne cesserai de me répéter que ce n’est pas en jouant des clichés et en se moquant de la «bien-pensance» que l’on dénonce quoi que ce soit. Ce n’est pas non plus en incarnant et poussant les clichés à leur extrême que l’on critique intelligemment. Malgré le fait que le film se voulait une parodie des comédies françaises, il tombe parfois presque aussi bas que celles-ci…