Réalisé par | Dominique Margot |
Titre original | BERGFAHRT |
Pays de production | Suisse |
Année | 2023 |
Durée | |
Musique | Marcel Vaid |
Genre | Documentaire |
Distributeur | cineworx |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 922 |
La cinéaste Dominique Margot, native de Zurich, a déjà réalisé plusieurs documentaires sur des sujets aussi variés que le cirque, la dépression ou les Touaregs. Elle est montée cette fois à haute altitude afin de nous faire rencontrer plusieurs personnes évoquant leur amour profond pour la montagne en général et les Alpes suisses en particulier. La Danse des cimes est un film contenant certaines images splendides, dans lequel on éprouve des sentiments plus qu’on apprend réellement beaucoup de choses.
Dominique Margot donne la parole à un jeune dont la passion est d’enregistrer les bruits de la montagne; à un retraité de la finance et du business qui, ayant compris que chercher à gagner toujours plus d’argent était une perte de temps, s’est reconverti en montagnard passionné de sources et d’énergies telluriques; à une scientifique; à un vieil homme qui n’a pas quitté son hameau natal de la vallée d’Aoste et avoue sans regret n’avoir jamais vu la mer; ainsi qu’à une touriste japonaise mystique. Toutes ces personnes expriment avec candeur et sincérité leur passion pour les sommets et les prairies d’altitude, entre le Cervin et le Jungfraujoch. Ces rencontres provoquent auprès du public sourires et sympathie, comme une conversation au coin du feu. Toutefois, une fois passées la surprise et l’amitié, on s’aperçoit que l’on aimerait en connaître plus sur ce qui n’est qu’évoqué, à savoir la fonte des glaciers, l’érosion des hautes cimes et la nécessaire préservation de la nature. Là est l’écueil du film, malgré de jolis moments où l’on compare le bruit de la roche au chant des baleines, et où l’on demande à la montagne si on peut s’en approcher, et que «si c’est non, c’est non».
Cela s’arrange avec deux autres rencontres importantes, touchantes et/ou instructives. D’abord un glaciologue qui nous entraîne dans des conduits, des tunnels, qui explique avec passion la mesure du mouvement des glaciers, les énergies, l’effet de serre et qui, en analysant le passé et le présent, en déduit l’avenir. «Grâce aux glaciers, on voit quelles erreurs nous avons faites avec les énergies fossiles, et nous ne devrions pas commettre l’erreur de renouveler ces erreurs!» nous dit-il. Il nous apprend de même la façon dont les montagnes bougent et vivent. L’autre rencontre qui reste en mémoire est celle d’une jeune guide professionnelle d’une trentaine d’années, qui connaît les Alpes bernoises comme sa poche. Elle aime la montagne, la respecte, et ne garde aucune rancune à l’Eiger de lui avoir enlevé son compagnon il y a quelques années. Chaque sortie, chaque ascension, chaque victoire est un acte d’amour et une revanche sur la mort. Ces deux derniers protagonistes incarnent les manières complémentaires dont les passionnés vivent la nature. La science et l’émerveillement, la recherche et le respect.
Si nous aurions aimé que ce documentaire soit plus didactique, plus instructif, il fait la part belle à la contemplation, aux émotions et aux ressentis. Et aussi, parfois, à une certaine naïveté. Après tout, pourquoi pas. Et nous avons évidemment droit à de somptueuses images, filmées pour certaines d’entre elles par des drones virtuoses.
Philippe Thonney
Nom | Notes |
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Philippe Thonney | 12 |
Noémie Baume | 13 |