B comme Béjart

Alors qu'il fêtait ses 75 ans, Maurice Béjart imaginait un nouveau ballet, créé à Lyon en juin 2001. "Lumière" se veut un hommage à l'un des plus importants compositeurs de tous les temps et à deux grands poètes du XXe siècle, Jean-Sébastien Bach, Jacques Brel et Barbara. Marcel Schüpbach a suivi le chorégraphe avec sa caméra pendant les quatre ou cinq mois qu'a duré la naissance de l'oeuvre. Succession de séquences dont le fil conducteur est l'esthétique, ce film est sans cesse alimenté par la source artistique. La grâce des danseurs, les textes des deux chanteurs, leur musique, la musique de Bach, comment ne pas se plaire en pareille compagnie?

Il en reste pourtant une impression de vide. L'objectif n'a rien saisi de Béjart qu'il n'ait déjà dit. Trois mots sur le ""labyrinthe"" de la création, trois mots sur le rapport entre le geste et le costume. Quelques constats aussi, la fatigue des danseurs, la pluie qui interrompt la répétition en plein air. Des plans inutiles, comme ceux qui conduisent à une conférence de presse, ou les replis de l'équipe de tournage, lorsqu'elle arrive là où elle n'était pas désirée. Ces différentes séquences manquent de profondeur. Elles ne font pas le chorégraphe, n'en expliquent pas non plus la démarche. Celui qui fut le créateur du Ballet du XXe siècle n'apparaît qu'à travers son oeuvre. Et ce Béjart-là, le public le connaît déjà.