Prince du Pacifique (Le)

Si LE PRINCE DU PACIFIQUE reste dans les annales, ce sera comme l'une des productions navrantes dont le cinéma français se permet parfois d'avoir le secret. Censé être une comédie, ce film ne fait pas rire et se déroule plutôt sur le rythme d'un interminable ennui. Surtout, que l'on ne compte pas sur les enfants pour gonfler le chiffre des entrées. Plus que les adultes, les petits ont droit à des réalisations de qualité et ce serait leur manquer de respect que de les asseoir devant ce long métrage grotesque, qui ridiculise les aborigènes en voulant les défendre.

Le scénario prend prétexte de la Grande Guerre pour envoyer un navire français en Polynésie. Lorsque le capitaine Alfred de Morsac (Thierry Lhermitte) débarque pour former un bataillon d'indigènes, il se heurte au commandant Lefebvre (François Berléand), caricature du racisme. Morsac sympathise avec Reia (Anituavau Landé), un enfant que les indigènes considèrent comme un prince. Ensemble, ils vont re­mettre de l'ordre dans l'île.

Le mystère de ce film est son réalisateur. On doit à Alain Corneau quelques beaux longs métrages. Comment a-t-il pu signer LE PRINCE DU PACIFIQUE, après FORT-SAGANNE, NOCTURNE INDIEN et TOUS LES MATINS DU MONDE? Il vaut sans doute mieux ne pas insister sur ce dernier avatar, si l'on veut conserver une mémoire fraîche pour les oeuvres précédentes.