L’exorciste du vatican

Affiche L’exorciste du vatican
Réalisé par Julius Avery
Titre original The Pope’s Exorcist
Pays de production USA
Année 2023
Durée
Musique Jed Zurzel
Genre Horreur
Distributeur Sony
Acteurs Russell Crowe, Alex Essoe, Daniel Zovatto
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 900

Critique

Depuis L’Exorciste de William Friedkin sorti en 1973, les films de possession maléfique sont légion. Dans la lignée des Conjuring et autres Dernier Exorcisme, Julius Avery tente le diable et apporte sa pierre à l’édifice, tout en prenant le risque de le faire définitivement s’écrouler tant le résultat est bancal.

 

Les fondations de L’Exorciste du Vatican semblaient pourtant solides : un ancrage dans le réel toujours bienvenu pour ce genre de production (le père Gabriele Amorth, dont le long-métrage s’inspire, a réellement existé et a déjà été l’objet du documentaire The Devil and Father Amorth réalisé en 2017 par… William Friedkin), un acteur vedette en roue libre (Russel Crowe) et une séquence d’ouverture, classique mais efficace, dans le sud de l’Italie. Mais rapidement, l’ensemble se fissure, laissant apparaître ses faiblesses.


De retour au Vatican, Amorth se fait remonter les bretelles de sa soutane par les hauts membres de l’église jugeant sa pratique de l’exorcisme peu catholique. Fort heureusement pour lui, il est dans les petits papiers du pape qui l’envoie en Espagne pour traiter le cas d’Henry, un jeune garçon devenu mutique suite à la mort de son père et tout fraîchement possédé par une entité malveillante. Ni une, ni d(i)eux, Amorth enfourche sa Vespa (oui, oui) pour se rendre en Castille où la famille d’Henry a hérité d’une abbaye qui semble être la source de tous leurs maux. Sur place, il rencontre Julia et Amy - respectivement mère inquiète et sœur rebelle d’Henry - ainsi que le père Esquibel (Daniel Zovatto), prêtre local dépassé par les événements.


Amorth, plus tôt dans le récit, ayant reconnu que 98 % des cas de possession sont d’ordre psychologique, nul besoin d’être omniscient pour se douter que ce qui va suivre fait partie des 2 % restant. Dès lors, peu importe où se cache le diable, le film ne fait pas dans le détail et enchaîne les séquences bien peu inventives : psaume en latin, vols planés télépathiques, voix d’outre-tombe et membres désarticulés, rien de nouveau sous le soleil (de Satan).


Et pourtant, entre les blagues potaches — fiole de whisky à la main — du père Amorth, son accent italien à couper au couteau et surtout la grandiloquence de son final, le long-métrage aurait pu être - à l’instar de l’irréel Malignant de James Wan - un beau moment de cinéma nanardesque. Sauf qu’il n’assume aucune de ses facettes, qu’elles soient historique, parodique ou même horrifique et, ainsi, ne convainc sur aucun des tableaux.


Confus (l’intrigue patauge et parviendra à justifier l’Inquisition espagnole), L’Exorciste du Vatican s’essouffle donc très vite et ne procure pas les sensations promises. Alors que l’épilogue suggère que l’aventure vécue est la première d’une liste de 200 à accomplir pour libérer notre monde des démons, prions pour que les 199 autres ne donnent pas naissance à une série de films du même acabit. Au nom du père, du fils et de la sainte franchise. Amen.

Marvin Ancian

Appréciations

Nom Notes
Marvin Ancian 7