Nezouh

Affiche Nezouh
Réalisé par Soudade Kaadan
Titre original Nezouh
Pays de production Syrie, Grande-Bretagne, France
Année 2022
Durée
Musique Rob Manning
Genre Drame
Distributeur Trigon
Acteurs Samir Almasri, Hala Zein, Kinda Aloush
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 900

Critique

Avec son dispositif très théâtral et symbolique, cette représentation des tiraillements d'une société syrienne en guerre propose de belles et audacieuses idées, mais finit par tourner en rond et diluer la percussion de son propos.

La guerre fait rage à Damas, mais la jeune Zeina (Hala Zein) et ses parents s’accrochent. Il est hors de question pour Motaz (Samir Almasri) d’emmener sa famille en exil, avec tous les risques et l’humiliation que ça comporte… même après qu’un obus endommage sévèrement leur appartement.

Nezouh, un terme signifiant le déplacement, repose sur une idée forte, originale et audacieuse : un parallèle entre la destruction d’un foyer par la guerre et une libération du patriarcat. Le logement de la famille de Zeina symbolise une certaine idée de la famille traditionnelle, essentiellement construite autour de la figure paternelle et masculine. Après son explosion, la lumière vient enfin baigner ces personnages qui vivaient jusque-là dans la pénombre. Mieux, les trous dans les murs sont autant de fenêtres sur l’extérieur évoquant la possibilité d’une fuite. Une perspective que Motaz s’empressera de boucher avec… des voiles.

La réalisatrice Soudade Kaadan s’empare donc avec panache des tiraillements d’une société syrienne en guerre, dont elle est originaire. Si son dispositif théâtral fait des merveilles dans l’exposition de son film, il ne tient malheureusement pas dans la longueur, où les scènes ainsi que les tics de réalisation ont tendance à se répéter, à l’image des panoramiques circulaires de la caméra pour évoquer l’oppression sociale. L’autre problème lié à cette approche symbolique est la réduction des personnages, en particulier celui de Motaz, a des archétypes. Cette figure paternelle engluée dans son obstination et son déni irrationnel perd en crédibilité au fur et à mesure que le film avance. Il faut attendre l’épilogue pour que sa femme et sa fille s’en débarrassent et que le film retrouve un second souffle, en proposant une vision sidérante d’un Damas transformée en champ de ruines infini.

Blaise Petitpierre

Appréciations

Nom Notes
Blaise Petitpierre 13
Sabrina Schwob 13