L'improbable voyage d'Harold Fry

Affiche L'improbable voyage d'Harold Fry
Réalisé par Hettie MacDonald
Titre original The Unlikely Pilgrimage of Harold Fry
Pays de production Grande-Bretagne
Année 2023
Durée
Musique Ilan Eshkeri
Genre Comédie dramatique
Distributeur Praesens
Acteurs Jim Broadbent, Linda Bassett, Penelope Wilton, Earl Cave
Age légal 12 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 900

Critique

Adapté d’un roman de Rachel Joyce, The unlikely Pilgrimage of Harold Fry (Hettie MacDonald) est un film plein de bons sentiments à la Zemeckis. Ce qui n’est pas un compliment.


Kingsbridge, Angleterre. Le retraité Harold Fry mène une vie maussade avec sa femme Maureen lorsqu’il apprend qu’une ancienne de ses amies est mourante. Il décide dès lors de marcher les 800 kilomètres qui le séparent d’elle, espérant que ce pèlerinage déclenche une forme de miracle.

Le film fait quelque peu penser au récent A Man called Otto (Marc Forster, 2022), qui explorait le caractère aigri d’un veuf retraité alors joué par Tom Hanks. Le point de vue du/de la cinéaste sur la vieillesse est en effet le même dans les deux films : il s’agit de définir le vieux avant tout selon son passé, et si possible son passé traumatique. Au programme donc : récit de résilience, travail de deuil, acceptation des regrets de la fin de vie. Ce cinéma fait donc droit à un psychologisme vraiment pénible car systématique. Du point de vue de la mise en scène au sens strict, elle use et abuse de procédés peu subtils : flashbacks signalisés par une plus grande saturation de l’image et luminosité, musique surprésente pour souligner l’émotion des personnages (nous avons droit aux désormais proverbiales notes de piano mélancoliques), plans en contre-plongée sur le ciel pour incarner le registre mystique que le film souhaite déployer. Quant au jeu d’acteur de Jim Broadbent, celui-ci est parfaitement « hanksien ». Il s’agit de surjouer l’émotion rentrée et pudique. Les yeux sont tout le long du métrage un peu mouillés, les larmes à la limite de couler. Et, évidemment, ces larmes se déverseront à la toute fin du film, dans ce qui est supposé être son climax émotionnel, la séquence de grande « chialade » toujours surlignée par la musique. Difficile donc de trouver véritable plaisir esthétique dans ce film verrouillé ; nous noterons néanmoins quelques très beaux plans larges extérieurs, dotés d’un sens certain de la composition et du cadrage.

Tobias Sarrasin

Appréciations

Nom Notes
Tobias Sarrasin 7