Quand tu seras grand

Affiche Quand tu seras grand
Réalisé par Andréa Bescond, Eric Métayer
Titre original Quand tu seras grand
Pays de production France
Année 2023
Durée
Musique Rob
Genre Comédie dramatique
Distributeur Agora
Acteurs Marie Gillain, Christian Sinniger, Vincent Macaigne, Evelyne Istria
Age légal 10 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 899

Critique

Le cinéma parle de plus en plus de la vieillesse, de la perte d’autonomie et de sa conséquence, la vie en maison de retraite. Ce film n’est pas le premier sur le sujet, il n’est pas non plus le meilleur, malgré quelques jolies séquences.

Pour Andréa Bescond et Eric Métayer, l’enfance et la vieillesse sont deux générations oubliées par la société. Quand tu seras grand raconte le mélange des âges ; lorsqu’une école doit être vidée pour cause de rénovation, quoi de plus naturel que d’envoyer tous ses élèves chez les personnes âgées d’à côté. Cela provoque bien sûr un grand chambardement contre lequel chacun – ou presque – tente de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Voilà pour l’idée.

Mais l’histoire a-t-elle été écrite? La réalisation manque d’un scénario solide. La caméra, posée ici ou là, capte ce qu’elle peut de mouvements, comme si elle était un visiteur, tombé par hasard sur une scène parmi d’autres. Justement, Brieuc (Kristen Billon) se dispute avec Yvon (Christian Sinniger) ; il suffit alors de suivre leur conflit en le dirigeant un peu et cela donne une séquence. Le reste semble à l’avenant.

Une autre infortune de ce film est sa volonté de tout dire. Les drames silencieux des âgés, le vacarme des écoliers, la confrontation des modes... À cela fallait-il vraiment ajouter le surcroît de travail et la tension permanente que vivent les soignants. Disputes et réactions s’enchaînent, illustrées, par ce qu’il y a de mieux (!!!) dans la langue française et sans souci de la diction : « c’est quoi l’idée, merde-putain, j’hallucine… ». Pourtant, oui, il y a des enseignants parmi ce personnel. Tout cela est très bruyant et pousse à quitter la salle… Sans parler de la bande-son qui tue les efforts nécessaires à la compréhension.

Il y a aussi des bons côtés. Comme l’attention portée aux résidents par les réalisateurs, la sensibilité de leur approche qui résiste au stéréotype et à la caricature. Les échanges pleins de naturel avec les enfants. Le point fort du film est l’histoire de Gigi (Eveyne Istria) et Yvon, couple de forains arrivés dans l’institution à cause de l’hémiplégie de Gigi. Leur amour a résisté aux malheurs et si Quand tu seras grand souffre de son manque de profondeur, il se rattrape en rappelant qu’il n’y a pas d’âge pour vivre des moments lumineux.

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 9