Seule

Affiche Seule
Réalisé par Jérôme Dassier
Titre original Seule
Pays de production Suisse
Année 2022
Durée
Musique Nathaniel Mechaly
Genre Thriller, Espionnage
Distributeur Vega Film
Acteurs Jeanne Balibar, Asia Argento
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 899

Critique

Malgré une intrigue parfois difficile d’approche pour les non-initiés au film d’espionnage, cette réalisation tient ses promesses en offrant suspense, complots et relations troubles, bien que ces dernières puissent être mieux développées. Une performance de haut vol pour Asia Argento.

Anne vit recluse dans un chalet isolé au cœur des montagnes de Saint-Moritz. Un beau jour, son existence est bouleversée par une découverte déplaisante : elle a été placée sur écoute. Son passé d’agente des renseignements refait alors surface, et Anne devient hantée par le souvenir d’une mission aux conséquences mondiales ainsi que par son ancienne coéquipière. Alors qu’elle croyait avoir laissé cet aspect de sa vie derrière elle, Anne va devoir replonger dans un monde de faux-semblants et de soupçons.

S’il fallait choisir un mot pour décrire la majorité de ce film, celui-ci serait « confusion ». Il est certes sympathique de ne pas être trop tenus par la main en tant que spectatrices et spectateurs et d’être directement immergés dans l’histoire, mais pour un récit autant alambiqué (à base de complots, de lanceurs d’alarme, d’agents doubles et j’en passe), cela se révèle un parti pris risqué. D’autant plus que le réalisateur, Jérôme Dassier, choisit parfois d’adopter au contraire une approche didactique pour des éléments pourtant simples à comprendre en comparaison d’autres pistes narratives. Le film demande donc de la concentration de la part de son public, ce qui participe à la construction de la tension, quasiment omniprésente, qui arrive à le garder en haleine jusqu’à la fin. Il tape ainsi malgré tout dans le mille.

Outre les machinations politiques de son intrigue principale (qui traite entre autres de l’élection présidentielle de 2008 et du discrédit jeté sur la candidature d’Obama), le film explore une autre dimension, plus personnelle à la protagoniste : celle d’une histoire d’amour obsédante qu’Anne a vécue avec son ancienne cheffe et coéquipière, Charlie. Cette idée, loin d’être mauvaise, vise à donner de la chaire à Anne et à justifier certaines de ses actions. Toutefois, étant donné le manque d’informations sur le passé commun des deux femmes, il est difficile de s’impliquer émotionnellement dans cette relation, ce qui nous aurait pourtant donné un point d’ancrage.

Cependant, là où le fond échoue par certains côtés, la forme tire son épingle du jeu. En effet, la mise en scène et les mouvements de caméra évoquent bien l’hésitation d’Anne, tiraillée entre la volonté de se laisser aspirer dans ce passé dangereux mais tentant et la conscience de la précarité de sa situation actuelle, dans laquelle elle ne peut compter que sur elle-même pour survivre. On le voit par exemple dans des panoramiques flottant vers la gauche (soit le voyage vers le passé) pour revenir brutalement vers la droite (le retour à la dure réalité) ou dans des images filmées dans le reflet d’un rétroviseur de voiture. Un film non dénué d’intérêt, mais à réserver aux fans aguerris du genre.

Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 13