John Wick : Chapitre 4

Affiche John Wick : Chapitre 4
Réalisé par Chad Stahelski
Titre original John Wick : Chapter 4
Pays de production USA
Année 2023
Durée
Musique Carson X. MacDonald
Genre Action
Distributeur Ascote Elite
Acteurs Keanu Reeves, Donnie Yen, Laurence Fishburne, Ian MacShane, Rina Sawayama
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 897

Critique

La « Grande Table », organisation mondiale du crime organisé, souhaite la peau de John Wick après que ce dernier l’a trahie. John Wick souhaite sortir de cette situation inconfortable et assainir ses relations avec La « Grande Table ». À l’intersection de ces deux volontés qui s’opposent : un film d’action très bien fait, mais manquant quelque peu de sobriété. 

 

Nous le constations depuis le premier opus : la franchise John Wick est un prétexte à des films d’action ultra-spectaculaires et stylisés et ce n’est pas John Wick : chapitre 4 qui dira le contraire, tant ce dernier n’a pour finalité que l’adrénaline de son spectateur par l’entremise d’une mise en scène chorégraphiée et organique. Disons-le clairement : il y a sans doute une certaine vanité dans ce style de film pour qui la projection doit avant toute chose être une sorte de grand huit des 5 sens. Mais là où des exemples récents de ce cinéma d’esbroufe, comme 1917 ou Avatar 2, tentaient maladroitement de se justifier en charriant des thématiques très sérieuses (la Guerre ou la protection de l’environnement), John Wick : Chapitre 4 a quant à lui le mérite d’assumer son côté purement jouissif.

Ainsi serons-nous amenés à jouir du spectacle offert par Chad Stahelski. Inspiré des films de sabre chinois et hongkongais (présence de Donnie Yen au casting) dans les chorégraphies des différents combats, le film impressionne franchement par son équilibre entre dynamisme et lisibilité. Le dynamisme s’opère par le travail colossal de direction d’acteurs dont les moindres gestes concourent à faire de ces scènes d’action des sortes de ballets. Il y a ici à n’en pas douter une précision d’horloger dans les placements des corps ainsi qu’un effort de synchronisation tout à fait remarquable entre les acteurs et la caméra. De plus, l’usage fréquent du plan-séquence permet de ne jamais fragmenter l’espace, ce qui rend les scènes d’autant plus concrètes et matérielles, et les combats d’autant plus lisibles.

Le travail de composition et de lumière est également notable. Avec énormément de scènes de nuit, le film est une sorte d’orgie de lumières artificielles. On s’en donne à cœur joie : lumière rouge, verte, bleue, etc. Cette esthétisation a de quoi flatter l’œil de prime abord ; cependant, et c’est là la principale limite de John Wick : Chapitre 4, nous sommes petit à petit saturés par cette avalanche d’effets visuels. En effet, en voulant tout le temps en mettre plein les yeux, le film banalise sa propre beauté, sa propre virtuosité. Cela se joue aussi au niveau de la musique qui rythme certes très efficacement les scènes d’action, mais dont la surprésence finit par nous donner la migraine. Tout ceci fait de John Wick : Chapitre 4 un film d’action qui « en jette » la plupart du temps, mais qui s’avère sans doute un peu trop long (2h 49) et surtout prisonnier et victime de ses propres lubies formelles.

Tobias Sarrasin

Appréciations

Nom Notes
Tobias Sarrasin 13