Hallelujah, les mots de Léonard Cohen

Leonard Cohen est un artiste à l’univers fascinant, et à la pratique artistique diversifiée. D’abord poète, avant d’être auteur de ses paroles, et interprète. Et il a une présence, une voix qui même au travers de la caméra, se révèle toujours aussi fascinante et intrigante.

Ce biopic documentaire se propose de brosser son portrait, se penche au passage de près sur un de ses textes en particulier : sa chanson phare « Halelujah ». La forme classique du film – exploration d’extraits de concert, d’archives personnelles, et témoignages de ses proches et d’autres d’artistes – nous permettent de prendre connaissance de son processus créatif, mais ne propose aucune forme de recherche esthétique. Il a, par contre, le mérite de nous exposer à ces lumineuses, et parfois spirituelles créations, et de laisser de côté ses frasques les plus sombres, ainsi que ses accès de mélancolie. De même il met en lumière, et de manière plutôt heureuse, certaines facettes de sa vie privée, dans la sphère intime, et en marge de ses concerts. Malheureusement, même en se laissant porter par le film, au gré de la musique, son écriture négligée le mène à tourner en rond. Ce qui fatigue le spectateur, qui finira probablement par se lasser, et se laisser gagner par l’ennui. Il n’est pas très clair si la volonté était de réaliser un film sur l’artiste, ou plus spécifiquement sur cette chanson, sa circulation et son appropriation dans différents contextes, et par divers interprètes. Il semble que les deux projets cohabitent, ce que semble en tout cas indiquer son titre, et ce n’est pas une réussite. Comme souvent, le manque de choix clairs, et le défaut de fil rouge bien défini sont très dommageables pour le spectateur.