Sage-Homme

Affiche Sage-Homme
Réalisé par Jennifer Devoldere
Titre original Sage-Homme
Pays de production France
Année 2022
Durée
Musique Dim Sum
Genre Comédie dramatique
Distributeur Frenetic
Acteurs Karin Viard, Steve Tientcheu, Melvin Boomer
Age légal 10 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 897

Critique

Léopold est un ado "issu des banlieues", comme on dit. Il rêve depuis toujours de devenir médecin mais manque l’examen qui lui aurait ouvert les portes de la fac. Il choisit comme plan B, sans enthousiasme aucun et sans oser l’avouer à ses proches, une formation de sage-femme. Peut-être ce détour lui permettra-t-il, plus tard, d'intégrer l'école de médecine.


Plus de dix ans après son dernier film, la cinéaste Jennifer Devoldère revient avec une oeuvre sympathique et inoffensive qui a au moins le mérite de proposer un éclairage sur un métier moins connu que d'autres par le grand public. On se rappelle par exemple que le "femme" de "sage-femme" fait référence à la future maman et non à la praticienne qualifiée qui va l'aider à accoucher; et que, par conséquent, un homme peut parfaitement exercer cette profession sans que sa fierté ou sa virilité ne souffrent de l'appellation. Le ton du film et la plupart des péripéties qui vont suivre sont sans grande surprise, car ils découlent tout naturellement de la situation de départ et ne fourmillent pas d'une débordante imagination. Non seulement Léopold n'a aucune envie d'être là et n'y est que par obligation, mais de plus, il est entouré de mâles fiers et machos dans sa famille et dans sa bande de copains et va se retrouver dans un univers exclusivement féminin. D'où un grand nombre de scènes parfois rigolotes et sans vulgarité mais prévisibles où il subira les clichés machistes de ceux qui l'entourent, commencera par être parfaitement rétif à l'enseignement de sa formatrice avant de, bien évidemment, se sentir de plus en plus enthousiaste.


Le film aborde, comme un patchwork, plusieurs sujets dans l'air du temps, l'adolescence, la banlieue, le machisme, la société patriarcale, l'identité, le jugement des autres, le conflit des générations, mais n'approfondit réellement aucun de ces sujets. Tout cela reste très gentil. Certes, Sage-Homme ne se veut nullement être un manifeste ou une étude sociétale, mais un peu plus de mordant, de vitriol, n'aurait nullement gâché la tendresse ou la comédie. Le scénario s'égare également dans la facilité par moments, comme lorsque l'accoucheuse en chef va partager un joint avec son stagiaire ou lui expliquer "médicalement" de quelle manière faire plaisir horizontalement à sa copine. Un film contenant une bonne idée de départ, plutôt bien interprété (merci à Karin Viard pour une fois de ne pas chercher visiblement à remporter un César), parfois plaisant, mais qui souffre de ses clichés et de son manque d'ambition scénaristique.

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 11