Creed : La relève de Rocky Balboa

Affiche Creed : La relève de Rocky Balboa
Réalisé par Michael B. Jordan
Titre original Creed 3
Pays de production USA
Année 2022
Durée
Musique Joseph Shirley
Genre Drame, Sport
Distributeur Warner Bros
Acteurs Michael B. Jordan, Tessa Thompson, Jonathan Majors
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 897

Critique

C’est la première fois depuis le début de la série Rocky que l’illustre personnage éponyme campé par le non moins illustre Sylvester Stallone est absent durant l’entièreté du film. Les projecteurs sont ainsi tout entiers braqués sur Michael B. Jordan, également réalisateur, et son personnage Adonis Creed. Ce dernier, après avoir été le poulain glorieux de Rocky, et alors que l’on croyait ses gangs de boxe définitivement rangés, est en proie à un nouveau défi : la résurgence d’un trauma d’enfance qui pourrait le forcer à remonter sur le ring…


Les films Rocky sont toujours l’occasion de délivrer au spectateur les mêmes sempiternelles leçons de vies libérales : la volonté individuelle est la force motrice du récit ; l’accomplissement du protagoniste est indexé sur ses réussites professionnelles et économiques ; le dépassement de soi est érigé en valeur suprême. Ainsi, si Creed 3 mérite sans aucun doute d’être sauvé, ce n’est sûrement pas grâce à son arrière-fond idéologique ni à son scénario des plus convenus.

Sa force réside bien plutôt dans la simplicité des moyens qu’il met en œuvre pour faire ressentir un vrai plaisir régressif à son spectateur. Avouons-le sans honte : il y a un bonheur basique, et peut-être bête, à voir se construire petit à petit l’affrontement viril entre les deux protagonistes. Il y a un trépignement enfantin dans l’attente du grand combat final entre Adonis et son adversaire Damian Anderson (Jonathan Majors).

Nous nous laissons donc être emportés par ce récit riche en testostérone. Pour sûr, la musique ainsi que le montage rapide et exaltant – surtout lorsque l’on voit les personnages s’entraîner – jouent leur rôle. Tout est une question de rythme, et le rythme, Creed 3 l’a dans la peau.

Tout est aussi une question de combats. Et de leur mise en scène. Michael B. Jordan dit s’être inspiré de Dragon Ball Z et de Naruto. C’est que, comme dans ces deux animés, le combat est pour lui un moment presque sacré, durant lequel les personnages réalisent leur destin et s’élèvent au rang d’icônes. Cette dimension iconique s’incarne par la majesté de l’événement ; le stade, la foule en délire, la pyrotechnie et la diffusion télévisuelle en live : le match de boxe est l’incarnation presque paroxystique de la société du spectacle, ou plutôt le rituel quasi religieux du capitalisme mondialisé.

Mais il est aussi une mise à l’épreuve du corps. En cela, le film parvient parfaitement à décrire la brutalité du combat au moyen d’un filmage immersif : la caméra reste à hauteur d’homme, elle colle à la peau des protagonistes, captant chaque impact de coups, chaque goutte de sang et de sueur versée. En outre, l’utilisation du ralenti paraît judicieuse pour faire ressortir, comme dans une peinture ultra réaliste, le moindre pli de peau, la moindre fluctuation musculaire.

Tous ces éléments font de Creed 3 un film plutôt réjouissant, qui, s’il a la faiblesse de passer par des scènes des plus clichées et conventionnelles, parvient à son but premier : nous faire ressentir quelques frissons d’enfant.

Tobias Sarrasin

Appréciations

Nom Notes
Tobias Sarrasin 13