Mon Crime

Affiche Mon Crime
Réalisé par François Ozon
Titre original Mon Crime
Pays de production France
Année 2023
Durée
Genre Comédie dramatique
Distributeur Filmcoopi
Acteurs Isabelle Huppert, André Dussollier, Fabrice Luchini, Dany Boon, Rebecca Marder, Nadia Tereszkiewicz
Age légal 12 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 897

Critique

François Ozon signe un nouvel opus dans la lignée de « 8 femmes » (2001), également adapté d’une pièce de théâtre. Si son ton léger, et volontiers décalé, vous feront vraisemblablement passer un bon moment, le résultat est nettement en deçà de la force de frappe dramatique et comique de certains de ses meilleurs films comme le délicieusement dérangeant Dans la maison (2012).

 

Malgré un casting pléthorique, allant de la très classe et brillante Isabelle Huppert en star du cinéma sur le déclin à la Sunset Boulevard (1950), à Jean Dussollier en capitaine d’industrie, en passant par Fabrice Luchini en juge, sans oublier la performance remarquable des deux actrices principales, les premières scènes, et plus largement les premières minutes ne sont malheureusement pas les plus réussites du point de vue de leur construction narrative. Et il faut relever quelques fausses notes, comme l’apparition de Dany Boon pas du tout crédible flanqué d’un mauvais faux accent marseillais.

Les principales réussites du film mais également ses grands travers résident majoritairement dans ce début plutôt scabreux, et dans l’alternance de moments qui fonctionnent heureusement bien mieux dans une ambiance résolument vaudevillesque, en particulier les Huis Clos que sont les scènes du procès ainsi que de la vie quotidienne des deux colocataires dans leur misérable habitation parisienne.


En dépit de ce faux départ, l’univers vieilli du Paris du milieu des années 1930, et l’attention portée à la magie des petits détails, mais aussi aux décors et aux costumes sont un plaisir pour les yeux. Cela ne va sans rappeler l’univers clair-obscur de Jeunet et Caro dans le génial Delicatessen (1991). Contrairement à cette chronique de la vie cruelle des locataires d’un immeuble en temps de guerre, Ozon ne sait éviter l’écueil d’un visuel et d’un discours – ici, résolument post #MeToo- qui paraît trop convenu pour être honnête. À se demander si du politiquement correct, il ne verse pas même dans une certaine forme de bien-pensance aux relents didactiques par moments. À quoi s’ajoute le caractère anachronique de certains propos dans la bouche de ses héroïnes. Et cela malgré la présence, à d’autres moments, de réflexions sur l(a)-moralité et le rapport à la norme lorsqu’il s’agit de faire justice, qui apparaissent comme des plus pertinentes


Le parti pris de mettre en scène un Paris imaginaire saura probablement plaire à un public étranger qui fantasme la Française béret sur la tête, et baguette sous le bras. Les amateurs de La Première Gorgée de bière, et autres plaisirs minuscules (1997) de Philippe Delerm, et de Doisneau sauront probablement aussi s’y retrouver, et passer ensemble des heures agréables et distrayantes dans les salles obscures.

Noémie Baume

Appréciations

Nom Notes
Noémie Baume 15