El Agua

Affiche El Agua
Réalisé par Elena López Riera
Titre original El Agua
Pays de production SUISSE , ESPAGNE , FRANCE
Année 2022
Durée
Musique Mandine Knoepfel
Genre Drame
Distributeur Cineworx
Acteurs Bárbara Lennie, Luna Pamies, Alberto Olmo
Age légal 14 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 895

Critique

Après avoir réalisé trois courts métrages à succès, Elena López Riera présente son premier long métrage. Révélé à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2022, El Agua a su être remarqué par la critique internationale, et ce, à juste titre.

Dans un petit village au sud de l’Espagne, un groupe d’amies tente de s’occuper durant l’été, tout semble calme, mais une tempête est attendue - autant physique que métaphorique -, les inondations sont à prévoir. Selon une croyance populaire, certaines femmes sont vouées à disparaître à chaque inondation car elles détiennent «l’eau en elles». Dans ce contexte intrigant, l’œuvre mènera les jeunes protagonistes entre l’ennui, le travail et la fête, s’en suivant une romance entre Ana (Luna Pamies) et José (Alberto Olmo), mettant en lumière les différences de dynamiques de groupe et des comportements entre les genres.

Ce film est avant tout une histoire de transmission intergénérationnelle entre les femmes du village, il dépeint l’amour et la tendresse qu’elles portent les unes pour les autres. La caméra les embellit et les présente sous un spectre bienveillant et délicat. El Agua est d’une douceur sans équivoque, d’une esthétique aux tons neutres et apaisants. Une poésie qui se transcrit également et surtout dans le script, par des dialogues métaphoriques qui accompagnent les images, rendant même les catastrophes naturelles paisibles. Pour un film où il ne se passe pas grand-chose, le rythme sait pourtant se tenir, malgré quelques longueurs pouvant être comblées en s’attardant sur la beauté des tableaux. Certes langoureux, sans pour autant être long, El Agua se caractérise par l’expérience immersive qu’il propose; en effet, le récit est construit sur un parallélisme entre la diégèse et des séquences semblant à des interviews de femmes qui racontent «l’eau» en plans fixes et frontaux, comme si elles s’adressaient directement aux spectateur.rice.s. De plus, la caméra tend à entrer dans l’intimité des personnages sans pour autant adopter une posture voyeuriste, permettant un rapport fusionnel à ces derniers. Les plans sont néanmoins rarement accompagnés de musique, ou, si tel est le cas, elle est facilement oubliable, une qualité ou un défaut? A tout un chacun d’en juger.

Elena López Riera présente donc un long métrage sensoriellement plaisant et émouvant en agençant habilement la forme au fond. Un film à voir en salle, afin de profiter pleinement des paysages présentés sur grand écran, permettant d’éviter peut-être quelques moments d’ennui, voire de décrochages qui pourraient être accentués lors d’un visionnement à domicile.

Fanny Lamoureux

Appréciations

Nom Notes
Fanny Lamoureux 14