Les Gardiennes de la planète

Inspiré du poème de d’Heathcote Williams Whale Nation, véritable ode à la plus imposante espèce vivant encore sur Terre: la baleine, ce documentaire animalier réalisé par Jean-Albert Lièvre nous transpose dans l’écosystème marin, de l’Argentine au Groenland.

Troisième long métrage de Jean-Albert Lièvre qui, avant de passer au cinéma a notamment réalisé en collaboration avec Nicolas Hulot les émissions Ushuaïa, le magazine de l’extrême puis Ushuaïa Nature avant de créer la chaîne de télévision Ushuaïa TV - nous sommes donc avertis d’entrée de jeu sur la nature proécologiste et experte de l’objet. Le film s’ouvre sur une baleine à bosse échouée sur un rivage, un groupe d’hommes et de femmes tente de la sauver. Porté par la voix de Jean Dujardin, nous retraçons le chemin migratoire de ces majestueuses gardiennes des fonds marins régulant cette fragile société aquatique. Images spectaculaires alternant prises de vue aérienne, à niveau d’eau puis sous-marine, on notera les libertés d’écriture s’écartant du documentaire traditionaliste où la narration s’effectue parfois sous le «on», «nous» sur un ton enjoué parfois familier. Libertés prises également concernant la bande sonore composée de morceaux pop rap, musique contemporaine ou encore néo-classique, on apprécie également le caractère décomplexé de ce documentaire plutôt libéré que larmoyant sans tomber dans l’activisme politique à l’instar des précédents films du réalisateur: Flore sorti en 2014; un documentaire autobiographique sur la condition de sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer ou encore Le Syndrome du Titanic coréalisé avec Nicolas Hulot sorti en 2009 qui, en véritable traité politique sur les diverses crises traversant la planète expose les réflexions des deux réalisateurs. Un film qu’on prend plaisir à voir sans prise de risque ni expérimentation véritable, mais qui meublera volontiers votre dimanche après-midi.