Missing: Disparition inquiétante

Affiche Missing: Disparition inquiétante
Réalisé par Will Merrick, Nicholas D. Johnson
Titre original Missing
Pays de production USA
Année 2023
Durée
Musique Julian Scherle
Genre Thriller, Drame
Distributeur Sony Pictures
Acteurs Nia Long, Ken Leung, Storm Reid
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 895

Critique

Missing (Disparue en français) est un thriller américain qui raconte la disparition de la mère (Nia Long) de June (Storm Reid), partie en vacances avec son nouveau compagnon (Ken Leung) en Colombie. Se heurtant à ce qu’elle perçoit comme une inertie de la part des autorités policières, juridiques et enquêtrices (qui progresseront parallèlement à la même vitesse qu’elle), June, 16 ans, mène l’enquête grâce à son ordinateur et son smartphone. Le stéréotype du millennial fait au mieux sourire, mais il conduit tout de même à une originalité formelle: le film est entièrement tourné sur un écran d’ordinateur et ou de smartphone, ce que les Anglais appellent «screenlife» ou «computer screen film». Toutes les images sont donc les reproductions d’un écran d’ordinateur qui, on le sait, donne accès à un large panel d’applications (ce que Heidegger qualifierait de «Zeug» dont l’assemblage tisse un «être-au-monde») permettant de construire un film de 2 h avec une focalisation aussi restreinte (qui favorise la curiosité demandée par le thriller): images issues de webcams, vidéos issues de caméras de surveillance, de YouTube, applications de commande de services, etc. Le spectateur qui voudrait aller au cinéma pour quitter son téléphone des yeux, le temps d’un film, risque d’être déçu: l’aliénation (est) continue désormais sur Grand Écran. Quant à l’intrigue, faite de deux ou trois retournements de situation efficaces («plot twist» en anglais), elle maintient adéquatement le suspense jusqu’à un épuisement qui la fait quelque peu s’effondrer sur elle-même. Trop lourde, trop de «Zeug», un trou noir. Un film duquel on sort sans mémoire - peut-être faudrait-il envisager une prise de méthylphénidate -, avec son téléphone, aussitôt, repris en main («Zuhandenheit» dirait Heidegger). On salue les studios Sony et la révolution techno-cognitive qu’ils nous proposent sur le capitalisme attentionnel.

Jonas Pont

Appréciations

Nom Notes
Jonas Pont 6