Réalisé par | Thomas Salvador |
Titre original | La Montagne |
Pays de production | France |
Année | 2022 |
Durée | |
Musique | Chloé Thévenin |
Genre | Drame, Fantastique |
Distributeur | Sister Distribution |
Acteurs | Martine Chevallier, Louise Bourgoin, Thomas Salvador |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 895 |
Pierre (Thomas Salvador) est un ingénieur parisien guère passionné par son travail. Lors d’un séminaire professionnel dans la région de Chamonix, il se sent irrésistiblement attiré par la haute montagne. Il s’offre quelques jours de randonnée et d’escalade avant de décider de ne pas retourner à sa vie, de laisser tomber son boulot et de vivre près des sommets. Une nuit, il remarque d’étranges et inexpliquées lueurs dans la montagne.
La Montagne commence formidablement bien. Les images sont somptueuses, filmées d’une manière à la fois épurée et majestueuse démontrant l’absolue sincérité du cinéaste. Le récit est prenant et on croit immédiatement au choix assumé du héros de revenir aux sources et de se débarrasser en quelques jours de ce qui l’empêche de connaître bonheur et sérénité. Le parcours initiatique de Pierre est sensoriel, humain, venant du cœur et non de la tête. Tout y sonne juste, les découvertes, les dangers, la recherche de la paix, jusqu’à la rencontre avec une montagnarde qu’il intrigue (excellente Louise Bourgoin). Pierre, à l’image du Sam Lion d’Itinéraire d’un enfant gâté, revient à son essentiel.
Le film prend ensuite un tournant inattendu et curieux, que nous ne dévoilerons pas dans les détails. Disons simplement que le récit bifurque vers le surnaturel. Le fantastique fait bien sûr écho à l’introspection du personnage. On comprend évidemment que c’est parce que Pierre a choisi de vivre selon son cœur profond qu’il est disponible pour les événements étranges qui surviennent. L’ambiance générale du film fait que l’on accepte sans se poser de questions, au début, ce qui nous est proposé. Plusieurs analogies avec Robinson Crusoé nous traversent l’esprit. Mais l’écueil vient de ce que, finalement, c’est un peu «tout ça pour ça». Le cinéaste pose beaucoup de questions et peut-être aurait-il fallu qu’il réponde au moins à une ou deux d’entre elles; et qu’il se décide clairement entre un conte ou une fable, car on ne voit au fond pas bien où il veut en venir. D’autre part, Pierre est trop taiseux, n’a jamais l’air d’être surpris, apeuré ni même émerveillé par ses révélations. Sa redécouverte de soi-même n’est pas suffisamment partagée avec le public. Toutefois, les récompenses reçues par La Montagne dans plusieurs festivals montrent le légitime intérêt pour Thomas Salvador, un créateur hors des clous, ambitieux, philosophique et sincère.
Philippe Thonney
Nom | Notes |
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Philippe Thonney | 13 |