Sous les figues

Affiche Sous les figues
Réalisé par Erige Sehiri
Titre original Taht el Karmouss
Pays de production Tunisie
Année 2022
Durée
Musique Amine Bouhafa
Genre Drame
Distributeur Trigon
Acteurs Fide Fdhili, Ameni Fdhili, Samar Sifi
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 893

Critique

Sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, Sous les figues est un film plein de douceur et de subtilité, qui brosse un portrait de la société tunisienne par le biais de discussions à cœur ouvert dans un verger. 

Un jour d’été en Tunisie. Une camionnette vient chercher des ouvrières et ouvriers, jeunes et moins jeunes, pour les emmener dans un verger de figues, où ils effectueront la cueillette et le tri des fruits. Mais il s’y passera beaucoup plus que la «simple» récolte, car le verger sera le décor de drames, de séductions, de retrouvailles et de ruptures.

Avec des plans serrés sur ses personnages et les figuiers qui les entourent, la réalisatrice Erige Sehiri construit une ambiance intimiste et presque onirique. Alternant séquences de travail et de discussions, ce qui donne un rythme particulier au film, elle nous présente un groupe de personnages et leurs échanges tantôt animés, tantôt tendres qui se tissent entre eux à mesure que les duos de récolte se forment et se défont. Si certaines informations les concernant ne nous sont données qu’à moitié, le processus d’inclusion dans l’histoire n’en pâtit pas. Au contraire, cela n’entrave absolument pas la compréhension du récit et crée une impression de naturel, comme si nous faisions déjà partie de cette communauté de travailleuses et travailleurs au milieu de laquelle nous sommes projetés. On s’attache en effet très vite aux personnages, tous différents les uns des autres afin de refléter les diverses facettes de la société.

Les membres plus âgés et adolescents étant séparés par la nature de leur tâche (les jeunes ramassent les figues tandis que les vieux les trient), une chose les rassemble cependant: leur envie de parler d’amour, de leurs rapports aux autres et des rôles qu’assument les femmes et les hommes. En effet, les personnages féminins comme masculins partagent leur point de vue sur leur propre condition ainsi que sur celle de l’autre sexe, offrant des réflexions sur le caractère conservateur que la conduite des uns et des autres se doit (ou non) d’adopter, sur le contraste entre les réseaux sociaux et la vie réelle, ou encore sur la différence entre la campagne et la ville. Riche programme que nous proposent donc ces conversations, et si l’on peut reprocher une chose à Sous les figues, c’est la multitude des éléments abordés, peut-être un peu trop nombreux pour être développés jusqu’au bout. Cela n’empêche pas le film de diffuser une douceur empreinte d’une certaine mélancolie et sensibilité qui ne laissent pas indifférent.

Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 16