Neneh Superstar

Du haut de ses 12 ans, la jeune Neneh rêve de devenir danseuse étoile. Lorsqu’elle intègre l’école de ballet de l’Opéra de Paris, elle exulte. Seulement, sa condition sociale et sa couleur de peau détonnent au sein de cet établissement élitiste et conservateur. Neneh va devoir alors se battre contre les préjugés et les mauvais traitements de ses camarades et de certains membres du corps enseignant, dont son idole, Marianne Belage, la directrice. Certes, le message défendu par le film est louable: il dénonce le racisme et l’étroitesse d’esprit révoltants des institutions se voulant porteuses d’une «tradition blanche» et encourage à s’accepter et à aller au bout de ses envies malgré les obstacles. Malheureusement, la manière de mettre en scène ce message laisse à désirer. Ainsi que la fin de la réalisation veut nous le faire comprendre, celles et ceux qui se renient recevront une sévère punition pour revenir dans le droit chemin. Mais quid de la méchanceté dont ils font preuve, eux et beaucoup d’autres? La conclusion du récit, très rapide et peu probable, fait en effet table rase de toutes les humiliations qu’a subies Neneh tout au long du film et les «coupables» ne sont absolument pas inquiétés. Cette fin problématique est symptomatique pour le reste de l’œuvre, qui se révèle emplie de clichés, cousue de fil blanc, convenue et pleine de bons sentiments. Elle est malgré tout servie par un très bon casting, Oumy Bruni Garrel et Maïwenn (qui incarnent donc l’héroïne et son antagoniste) en tête. La frustration est donc assez grande, et, à moins que l’on ait envie d’une histoire plutôt lourde dans le fond mais légère sur la forme, on reste sur sa faim.