Réalisé par | Noah Baumbach |
Titre original | White Noise |
Pays de production | USA |
Année | 2022 |
Durée | |
Genre | Comédie dramatique, Epouvante |
Distributeur | Netflix |
Acteurs | Don Cheadle, Greta Gerwig, Adam Driver, Lars Eidinger |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 893 |
Visuellement fascinant, saisissant par bribes, White Noise se perd dans les méandres de formules sentencieuses et l'exploration de genres nombreux, formant ainsi une œuvre fourre-tout, dont le sens échappe.
Jack (Adam Driver), fondateur d'une section d'études hitlériennes, partage sa vie avec sa quatrième femme, Babette (Greta Gerwig, conjointe du cinéaste), qui avale de mystérieuses pilules en cachette, et leurs quatre enfants, issus de différentes unions.
Pourquoi prête-t-on à Jack des allures de gourou ? Quelle pertinence – dans une séquence ridiculement spectaculaire où les enseignants se transforment en démagogues – à rapprocher Hitler de Presley ? Ou encore, pourquoi dresser un parallèle, par le montage, entre la mort de résistants politiques et un accident causé par un ivrogne conduisant à une catastrophe chimique ? Autant de questions qui restent sans réponse et qui vident l'œuvre de son potentiel satirique.
Noah Baumbach aurait peut-être dû se cantonner à saisir les dynamiques qui sous-tendent les interactions à l'intérieur de cette famille, tant il excelle dans ce type d'observation – en témoigne le très beau Marriage Story (2019), qui met en scène le déchirement progressif d'un couple. Certaines séquences de White Noise sont, de ce point de vue, très réussies. Par exemple, lorsque des anacoluthes visuelles et des conversations fusant dans tous les sens signalent le manque d'écoute au sein de la famille. Aussi, loin de cette agitation, une autre séquence d'une grande sobriété, durant laquelle Jack et Babette, enfermés dans un plan, et dans leur souffrance respective, voient leur couple menacé par des révélations qu'il n'est plus possible de taire.
Du mouvement cinématographique expérimental le « mumblecore » – qui regroupe des films à petit budget, de facture naturaliste et auquel Frances Ha (2012) appartient, quoique déjà destiné à un public plus étendu – le cinéaste s'est dirigé vers toujours plus de moyens (100 millions de dollars pour White Noise), et toujours plus d'ambition ; ce qui n'est, manifestement, pas pour le mieux.
Adapté du roman du même nom de Don DeLillo – auteur de Cosmopolis –, White noise est une œuvre fourre-tout qui explore différents genres (du cinéma d'horreur, aux films catastrophe, d'action ou encore de vengeance), qu'il abandonne en cours de route.
Si le film séduit par sa photographie, son atmosphère colorée (avec des couleurs aussi éclatantes et lisses que salement verdâtres), la justesse du jeu de ses acteurs, il rebute par des formules sentencieuses et un sens qui souvent, volontairement sans doute, nous échappe.
Sabrina Schwob
Nom | Notes |
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Sabrina Schwob | 12 |