Rimini

Affiche Rimini
Réalisé par Ulrich Seidl
Titre original Rimini
Pays de production AUTRICHE, ALLEMAGNE, FRANCE
Année 2022
Durée
Genre Drame
Distributeur Xenix
Acteurs Hans-Michael Rehberg, Michael Thomas, Tessa Göttlicher
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 892

Critique

Loin des flots de vacanciers estivaux, Rimini apparaît désertée pendant l’hiver. Pourtant, dans une brume épaisse, le long de plages fades, des hôtels abritent un autre type de touristes: des seniors, dont il est difficile de comprendre la raison de leur venue. Il n’empêche que leur présence, celle des femmes particulièrement, profite à l’Autrichien Richie Bravo, un poivrot, gigolo, sans le sou, qui pousse la chansonnette devant ce public germanophone. Des migrants figés dans le décor sont également là, renvoyant à une autre réalité, silencieuse et ignorée.

La caméra du controversé Ulrich Seidl, immobile et distante, restitue une forme d’austérité aux décors, en en accentuant les lignes verticales, proposant ainsi un regard critique sur ce milieu et sur le chanteur en particulier, imbu de son maigre succès.

Au fil narratif puissant de la sexualité des aînées - et déjà au centre d’autres films du cinéaste comme Paradis: amour -, de leurs désirs et de leur difficulté à se sentir désirables, s’ajoute un second, plus faible, autour de la famille du protagoniste. Certes, cela offre un excellent rôle au regretté Hans-Michael Rehberg, dont le personnage, devenu maboul, est en décalage, de manière comique, avec son environnement. Si le lien avec l’ensemble reste assez flou - quoique l’absence d’une figure maternelle relie les trois générations -, c’est surtout de l’arrivée de la fille de Richie, Tessa, que le film pâtit. Leurs discussions tournent en rond, ça patauge et l’actrice semble se laisser guider au hasard des répliques, rendant son personnage inconsistant, tandis que l’importance que lui accorde soudainement son père, après avoir tenté de la draguer, ne la reconnaissant pas, est peu crédible. Dommage que la maîtrise formelle se soit donc perdue en cours de route, subordonnant le thème de la sexualité à celui d’un homme prêt à tout pour être reconnu comme père. En somme, d’un sujet qui dérange, abordé frontalement, on bascule vers une narration sans inventivité ni véritable propos.

Sabrina Schwob

Appréciations

Nom Notes
Sabrina Schwob 14