A E I O U - L’alphabet rapide de l’amour

Affiche A E I O U - L’alphabet rapide de l’amour
Réalisé par Nicolette Krebitz
Titre original A E I O U - DAS SCHNELLE ALPHABET DER LIEBE
Pays de production ALLEMAGNE, FRANCE
Année 2022
Durée
Genre Drame, Romance
Distributeur First Hand Films
Acteurs Udo Kier, Sophie Rois, Nicolas Bridet, Milan Herms
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 892

Critique

A E I O U est une comédie romantique franco-allemande qui lie une comédienne d’âge mûr (60 ans) tout à fait charmante et un jeune homme perdu (17 ans) passablement analphabète en amour et tout court. De répétitions théâtrales en dîners romantiques, il n’y a qu’un pas que l’on vous laissera découvrir. Malgré quelques ornementations scénographiques qui intriguent, le film reste passable.

A E I O U est une devise utilisée par les empereurs de la maison Habsbourg qui aurait été inventée par l’empereur Frédéric III (1415-1493) particulièrement friand d’ésotérisme, dixit Wikipédia. Le sens de cette formule? Peu clair, et pour cause, voyez la définition de l’ésotérisme. Apparemment, avant sa mort, le même Frédéric et toujours selon la même source, aurait affirmé qu’elle signifiait: Alles Erdreich ist Österreich untertan soit «Toute la terre est sujette à l’Autriche».

Cette entrée en matière n’a aucun rapport avec le film de Nicolette Krebitz. Pourtant cette devise qui se donne dans cette projection comme «l’alphabet rapide de l’amour» donne bien son titre au film (terme dont on ne mentionnera pas l’anagramme ici). Car, s’il s’agit de chercher les signes, il y est aussi question de traduction dans cette comédie qui met en scène une… comédienne (Anna & Sophie Rois), la soixantaine, à qui l’on ne confie plus que des rôles ingrats de doublage érotiques, mais qui finit par apprendre à un adolescent perdu et kleptomane (Adrian & Milan Herms) à parler, et surtout à jouer dans une pièce de théâtre scolaire (il faut lui faire répéter les voyelles). Traduction encore lorsque les deux amants - ils deviennent amants à force de jouer ensemble - effectuent leur lune de miel à Nice en s’aidant des porte-monnaie des passants sur un fond fantasmé d’intrigue policière qui se résout grâce à l’incapacité des Français à comprendre une langue étrangère. On voit les thèmes: l’ésotérisme, la barrière de la langue et des âges (Frédéric III est né en 1415), les voyelles de l’amour.

Ce film (avez-vous compris l’anagramme?) - et nos errances interprétatives n’ont rien de satirique - est une étrangeté, un ovni que l’on essaie de comprendre. On se laisse prendre au jeu - encore un - de ce balai romantique inattendu qui reste bien mené au niveau de l’intrigue - amoureuse, mais pas policière, on n’en dit pas plus - et de certains moments de mises en scène oniriques qui traduisent bien la folie de ces deux comédiens qui ne sont pas sûrs de savoir ce qu’ils font vraiment, avant de vraiment le faire. On s’interrogera sur cette voix off, un brin artificielle, incarnée par Sophie Rois et censée représenter ses pensées, mais à la troisième personne. Une histoire d’amour donc, et un jeu sur les acronymes qui vous poussera certainement à aller vous renseigner sur Frédéric III ou sur les anagrammes.

Jonas Pont

Appréciations

Nom Notes
Jonas Pont 9