Mercredi

Les univers de Tim Burton et de La Famille Addams se rencontrent enfin dans cette série Netflix très réussie bien que légèrement policée.

Virée d’une énième école, Mercredi Addams doit intégrer l’académie Nevermore, un établissement pour adolescents particuliers où se sont rencontrés ses parents, qui espèrent que la jeune fille y trouvera ainsi sa place. Mais quand un monstre sanguinaire s’invite à la fête, Mercredi et ses nouveaux amis devront mener l’enquête.

Lorsqu’en février 2021, on apprenait que Tim Burton allait réaliser une série sur l’adolescence de Mercredi Addams pour Netflix, cela semblait trop beau pour être vrai, tant l’association était parfaite. Cette merveilleuse nouvelle arrivait même à nous faire oublier que la réjouissance était similaire en 2010 avec Alice aux pays des merveilles et que le résultat obtenu était plus que discutable. Heureusement, cette fois-ci, le pari est relevé et la série se montre à la hauteur des attentes, même si l’iconique réalisateur de Beetlejuice ne prend en charge que la première moitié des huit épisodes proposés. Ce qui est d’ailleurs dommage, car celle-ci se révèle être la meilleure partie, le rythme des deux derniers épisodes s’essoufflant quelque peu. On pourra s’amuser à retrouver les multiples références à La Famille Addams et aux anciennes œuvres de Burton, qui semble revenir au plus haut de sa forme.

Mercredi aborde une thématique qui lui est chère: la célébration des personnes mises en marge de la société à cause de leur différence. En effet, les élèves de l’académie Nevermore (nommée en référence au splendide poème Le Corbeau d’Edgar Allan Poe, grande influence du réalisateur) sont vus comme des parias criminels par les gens «normaux» de la ville voisine, car ils possèdent des pouvoirs surnaturels ou ont une apparence peu ordinaire. Bien que voulant faire passer un message positif d’acceptation de soi et des autres, cette opposition est traitée de manière un peu trop manichéenne dans la série. Surtout si l’on considère les origines de La Famille Addams et notamment les films de Barry Sonnenfeld. Même si ce clan présente des membres atypiques (la fameuse Chose ou le Cousin Machin), ses aventures ne comportent pas forcément de dimension fantastique. Au contraire, c’est le caractère farfelu mais réaliste de la famille qui la rend si attachante, avec son habitude de voir les choses à travers un prisme joyeusement macabre. Cet aspect n’est toutefois pas exploité dans toute son ampleur ici, la série adoptant un ton plus conventionnel. Qu’à cela ne tienne, cette première saison est plus que sympathique, et sa talentueuse actrice principale, Jenna Ortega, que les fans de films de genre auront déjà eu l’occasion d’admirer à de nombreuses reprises, est à surveiller de près.