Avatar : la voie de l'eau

Affiche Avatar : la voie de l'eau
Réalisé par James Cameron
Titre original Avatar: The Way of Water
Pays de production U.S.A.
Année 2022
Durée
Musique Simon Franglen
Genre Science fiction, Aventure, Fantastique, Action
Distributeur Walt Disney
Acteurs Kate Winslet, Cliff Curtis, Sigourney Weaver, Sam Worthington, Zoe Saldana, Stephen Lang
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 892

Critique

Après plus de 10 ans d’attente, James Cameron est de retour avec la suite de son Avatar, grand spectacle numérique au milliard de dollars, extase esthétique 3D d’un monde nouveau (aquatique, « la voie de l’eau »), expérience sensorielle hors du commun, mais qui, fatalement, s’affale dans ses limites narratives : bienvenue dans le Pandora 2.0. 

Jack Sully, le marine en chaise roulante crapahute toujours sous son avatar dans la forêt luxuriante de Pandora. Désormais bardé de dreadlocks, il gambade lui et sa famille au complet (sa femme Neytiri, leurs fils Loak et Neteyam, leur fille adoptive Kiri et la cadette Tuk) en quête du « bonheur simple », l’amour d’une famille unie (« Les Sully se serrent toujours les coudes », marotte du film). Jusqu’à ce que le redoutable Colonel Quaritch, mort lors du premier ressuscite sous un avatar plus jeune, plus baraqué, mais toujours aussi cliché du soldat décérébré. L’intrigue tient en un mot : la vengeance, ce bon vieux Colonel veut la peau de Sully et va lui courir après pendant plus de 3 heures. James Cameron rejoue ses classiques (Terminator, Strange Days, Aliens) avec une guerre antagoniste, l’amour en source de survie, un scénario minimaliste pour cueillir l’émotion primitive, simplifier le schéma narratif pour atteindre une certaine universalité. Permettre ainsi d’accéder à l’émotion en schématisant tous les à-côtés (mise en scène, dialogues, écriture des personnages …) : certains l’applaudiront, je préfère le déplorer.


Le séquençage du film est élémentaire, une première partie avec l’intrigue et la fuite des Sully de la forêt à la mer, celle du milieu et la découverte du monde sous-marin, la troisième avec pétarade, mitraille à tout va et duel de gros costaud en apogée. Le seul réel intérêt de cet Avatar 2 est bien sa partie centrale en aspect documentaire animalier, là où enfin Cameron prend le temps. Le temps de filmer sa flore sous-marine d’un sublime irréel, sa grandiose faune, pensante et émotive comme ces gigantesques baleines (les Tulkun) qui par un regard communique leurs sentiments en communion avec les Na’vis (les autochtones de Pandora). Contrairement aux mégaproductions Marvel idiotes, on ne peut que saluer le message – certes un peu niais, mais positif : la seule violence est celle des hommes envers la nature, pourrissant un écosystème fragile par appât du gain (en tuant notamment les Tulkun pour une substance jaune qui ralentit le vieillissement des hommes). La vraie beauté – au-delà son esthétisme sidérant, est bien celle d’une nature communiante avec le peuple qui la respecte et la protège.


Show total, simpliste, trop long et trop bruyant, mais qui arrivera, au pire, à soutenir financièrement les salles (au regard des premiers chiffres exceptionnels d’entrée), au mieux, éveiller quelques consciences écologiques. Mais assurément, offrir un grandiose spectacle pauvre.




Pierig Leray

Appréciations

Nom Notes
Pierig Leray 12