Tempête

Affiche Tempête
Réalisé par Christian Duguay
Titre original Tempête
Pays de production France
Année 2022
Durée
Genre Comédie dramatique, Famille
Distributeur Pathé Films
Acteurs Mélanie Laurent, Kacey Mottet Klein, Pio Marmai, Carmen Kassovitz, Charlie Paulet, June Benard
Age légal 10 ans
Age suggéré 10 ans
N° cinéfeuilles 891

Critique

Après Jappeloup, le réalisateur et directeur de la photographie Christian Duguay s’inspire d’un roman de Christophe Donner pour signer un nouveau film faisant la part belle aux chevaux. Pas de quoi hennir de plaisir cependant.

 

Marie (Mélanie Laurent) est vétérinaire, Philippe (Pio Marmaï) jockey. Ensemble, ils ont quitté leurs terres camarguaises pour reprendre un haras abandonné en Normandie dans le but d’élever des trotteurs et de les faire concourir dans des courses hippiques. C’est dans ce contexte que naît Zoé (incarnée à tour de rôle à trois âges différents par June Benard, Charlie Paulet et Carmen Kassovitz), leur première fille qui n’a qu’un rêve : devenir, elle aussi, jockey. Au cours d’un soir d’orage, alors que l’enfant veut prêter main forte à Sébastien (Kacey Mottet Klein), l’employé qui s’occupe des bêtes et ami de la famille, son destin est brisé par la pouliche née le même jour qu’elle et prénommée Tempête.


Tentons de garder le semblant de suspens qui entoure cet événement tragique, car pour le reste, Tempête est un film cousu de fil blanc. Abordant le passage à l’âge adulte et la résilience face au drame, le long métrage coche toutes les cases d’une narration classique et déjà vue. À la suite de l’accident, Zoé entre dans le déni et rejette ses proches, avant, bien évidemment, de se reconstruire. En outre, les ficelles scénaristiques permettant à la jeune fille d’évoluer d’un état à l’autre sont bien souvent peu crédibles (prenez pour exemple la raison pour laquelle Zoé trouve son salut dans la natation) et n’explorent nullement la psyché de l’adolescente. De leur côté, les parents doivent jongler entre le trauma de leur enfant et une situation financière qui bat de l’aile, la faute à un investisseur étranger leur mettant la pression pour cause de mauvais résultats sportifs. Mais ce n’est pas sans compter sur la ténacité d’une famille soudée et téméraire…


Si la réalisation est maîtrisée, le jeu des interprètes convaincant et les scènes de courses hippiques immersives, on ne peut que s’ennuyer à deviner aisément chaque ressort narratif du métrage. De l’évolution programmatique de Zoé jusqu’à un épilogue aussi prévisible qu’invraisemblable, la facilité du récit empêche toute émotion de faire surface. Et ce ne sont pas les séquences oniriques de chevaux de Camargue virginaux galopant sur la plage au soleil couchant ou la bande-son aux violons tire-larmes qui y changeront grand-chose. Ainsi, avec sa date de sortie minutée (à quelques jours de Noël), Tempête semble donc plus miser sur l’engouement familial des fêtes de fin d’année que sur son originalité. Une bien triste stratégie.

Marvin Ancian

Appréciations

Nom Notes
Marvin Ancian 9