Mother Teresa And Me

Affiche Mother Teresa And Me
Réalisé par Kamal Musale
Titre original Mother Teresa And Me
Pays de production SUISSE, INDE, ROYAUME-UNI
Année 2022
Durée
Musique Laurence Crevoisier, Walter Mair, Annick Roddy, Peter Sherer
Genre Biopic, Drame
Distributeur Louise va au cinéma
Acteurs Deepti Naval, Banita Sandhu, Jacqueline Fritschi-Cornaz
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 891

Critique

Cette coproduction suisse revisite intelligemment l’œuvre et la vie de Mère Teresa tout en proposant sa propre histoire aux thématiques délicates et poignantes.

                         

L’excellente idée de ce film biographique est de raconter l’histoire de Mère Teresa (Jacqueline Fritschi-Cornaz) à travers le regard d’un personnage contemporain, Kavita (Banita Sandhu), une jeune violoniste londonienne d’origine hindoue. A priori, pas grand-chose ne relie cette brillante violoniste et la religieuse qui s’est dévouée sans relâche auprès des victimes de la pauvreté, de la faim et de la maladie. Et pourtant, à la suite d’un accident, Kavita va prendre du recul sur son existence et inconsciemment se rapprocher de Sainte Teresa de Calcutta.

                   

L’idée de mettre en parallèle le destin de ces deux femmes permet d’éviter au film de n’être qu’un biopic scolaire, qui se serait contenté de raconter la vie d’un personnage célèbre, comme on en voit bien trop souvent. Les flash-back retraçant l’existence de Mère Teresa résonnent avec l’histoire actuelle de Kavita. Cette mécanique permet au film de rendre compte du travail, du courage et de la persévérance de cette figure de la charité tout en racontant sa propre histoire et ses thématiques propres. Il est question ici d’une quête originelle sur laquelle vient se greffer la question de l’avortement. Là encore, alors que le film aurait facilement pu sombrer dans la démagogie avec son cocktail religion-charité-avortement, il arrive à rester intelligemment équilibré, juste et touchant. On lui pardonnera dès lors, l’uti- lisation de grosses ficelles dans sa mise en scène (la désa- turation des flash-back pour rappeler que ça se passe dans «l’ancien temps») ou dans ses récits (l’articulation entre l’histoire de Kavita et celle de Teresa est parfois poussive) et ce d’autant plus que ce long métrage a été réalisé avec peu de moyens dans un circuit totalement indépendant. Au final, le réalisateur veveysan d’origine indienne Kamal Musale peut se targuer d’avoir rendu un bel hommage à l’œuvre et à la personne de Mère Teresa tout en racontant sa propre histoire particulièrement touchante. On espère que l’indus- trie hollywoodienne, friande de ces personnages héroïques, authentiques et labélisés «tirés d’une histoire vraie», puisse en prendre de la graine.

                                   


    

Blaise Petitpierre

Appréciations

Nom Notes
Blaise Petitpierre 14