Saint Omer

Affiche Saint Omer
Réalisé par Alice Diop
Titre original Saint Omer
Pays de production France
Année 2022
Durée
Genre Drame, Judiciaire
Distributeur Cineworx
Acteurs Aurélia Petit, Valérie Dréville, Kayije Kagame, Guslagie Malanda, Xavier Maly, Robert Cantarella
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 890

Critique

Lauréat du Grand Prix du Jury à la 79e Mostra de Venise (et plus récemment du Reflet d’Or au GIFF), Saint Omer est le premier long métrage de fiction d’Alice Diop. Inspiré d’un fait divers survenu en 2013, le film est surtout un questionnement multiple sur notre société.

À la cour d’assises de Saint Omer, Laurence Coly (Guslagie Malanda), une jeune femme d’origine sénégalaise est accusée d’avoir tué sa fille de quinze mois en l’abandonnant sur une plage du nord de la France. Rama (Kayije Kagame) suit l’audience dans le but de documenter son prochain roman, une adaptation contemporaine du mythe antique de Médée. Mais au fil des prises de parole, Rama devient plus qu’une simple spectatrice…

Saint Omer retrace l’histoire vraie de Fabienne Kabou, une mère condamnée en 2017 pour infanticide. Obsédée par ce récit et ayant elle-même assisté au procès, Alice Diop s’en inspire pour réaliser un film à la mise en scène sobre et proche du documentaire (genre qu’elle a expérimenté à diverses reprises avant cette première fiction). En offrant un quasi-huis clos se déroulant dans la salle d’audience et en évitant tout effet tapageur, la réalisatrice se concentre sur les propos en laissant ses protagonistes s’exprimer lors de longs plans, souvent statiques. Si ce style peut sembler austère, il ne fait en réalité que renforcer la puissance du message délivré.

Car derrière son aspect de simple film de procès, Saint Omer aborde des thématiques de société beaucoup plus profondes. L’étonnement de plusieurs personnes d’entendre Laurence Coly parler un français irréprochable témoigne de clichés bien ancrés, alors même que l’accusée est une universitaire éduquée. S’identifiant à la jeune femme, Rama s’interroge à son tour sur son parcours (illustré par de brefs flash-back dévoilant la relation avec sa mère) et sa maternité à venir. Mais au-delà des questionnements propres aux personnages, le film explore des réflexions sur la place des femmes (et plus particulièrement des femmes noires) dans notre société, le racisme, la filiation ou encore l’héritage culturel (les origines africaines de Laurence jouant un rôle prépondérant dans la façon dont elle est jugée). Jusqu’à offrir son coup de grâce lors de la plaidoirie poignante de l’avocate de Laurence qui résonnera dans nos têtes de longs instants après le générique de fin.

Marvin Ancian

Appréciations

Nom Notes
Marvin Ancian 17