Close

Affiche Close
Réalisé par Lukas Dhont
Titre original Close
Pays de production Belgique, France, Pays-Bas
Année 2022
Durée
Musique Valentin Hadjadj
Genre Drame
Distributeur Filmcoopi
Acteurs Emilie Dequenne, Léa Drucker, Kevin Janssens, Eden Dambrine, Gustav De Waele, Marc Weiss
Age légal 12 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 888

Critique

Portrait d’une magnifique amitié entachée par les insécurités masculines et les préjugés, Close ne lésine pas sur le mélodrame, mais le fait avec succès. Soutenue par un casting 5 étoiles, cette histoire touche droit au cœur. 

 

Rémi et Léo sont deux adolescents inséparables, à l’amitié fusionnelle. Alors qu’ils commencent une nouvelle année scolaire, une de leurs camarades remet en question la nature de leur relation : sont-ils ensemble ? Léo, troublé par cette remarque, se détache lentement de Rémi, jusqu’à ce qu’un drame se produise.

Après Girl, le deuxième long-métrage de Lukas Dhont était attendu au tournant et a su honorer ces attentes, puisqu’il a remporté le Grand Prix du Festival de Cannes 2022. Le réalisateur continue son exploration de la représentation du genre, en s’attaquant cette fois-ci à la construction de la virilité. En effet, pour contrer les rumeurs d’homosexualité à son sujet, Léo se tourne vers des activités communément considérées comme typiquement masculines et pratiquées par les garçons populaires de son école, comme le football et le hockey. Il délaisse alors les jeux plus « spirituels » auxquels il s’adonnait avec Rémi, dans lesquels ils s’imaginaient chevaliers et se racontaient des histoires. Le film livre ainsi une réflexion sur l’insécurité masculine et l’hétéronormativité toujours bonne à prendre, bien que non dénuée de certains clichés (le fait qu’à part Léo, Rémi ne soit ami qu’avec des filles, par exemple).

Dans sa deuxième partie, le film s’intéresse davantage à l’expérience post-drame de Léo, à la question de savoir comment poursuivre sa vie, alors qu’elle est empreinte d’une immense tristesse et d’un sentiment de culpabilité écrasant, mais tout de même ponctuée de fulgurances de joie. On flirte parfois avec la limite d’un pathos trop imposant, mais toutes celles et ceux qui ont connu une telle amitié passionnelle sauront passer outre et apprécier le torrent d’émotions qu’on leur offre. Une réussite en grande partie due à la distribution, les actrices et acteurs étant tous très justes.

Si Eden Dambrine, qui incarne Léo, risque sans doute d’être vue (à raison) comme la révélation de cette réalisation, le personnage de Rémi et son interprétation par Gustav de Waele méritent tout autant qu’on s’y intéresse. Non seulement l’incompréhension et la détresse dont il fait preuve face à l’abandon progressif de Léo sont à briser le cœur, il nous rappelle également une chose : peu importe à quel point on se pense intime avec une personne, on ne la connaît jamais vraiment. Le titre du film, Close, signifie certes « proche », pour symboliser la complicité initiale entre les deux garçons, mais également « fermer », comme on peut bâtir des murs autour de soi et ne laisser pénétrer personne. Une scène très réussie montre en effet que l’entourage de Rémi ne le voyait pas du tout tel qu’il était réellement. En bref, nous avons affaire ici à un film plein de finesse et de tendresse, qui mérite bien sa distinction cannoise.

Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 17